La Niña sera bientôt de retour, et ce n'est pas une bonne nouvelle
Après plusieurs mois sous le règne d’El Niño, les eaux du Pacifique oriental sont officiellement entrées dans une phase neutre, avec des températures oscillant près des normales.
Mais cette phase ne devrait pas durer. Dans sa plus récente prévision, la NOAA prévoit que les températures devraient continuer de baisser si bien qu’une transition vers La Niña pourrait se produire plus tôt que prévu.
Pour rappel, La Niña se produit lorsque les températures de surface dans la zone tropicale de l’est de l’océan Pacifique sont anormalement basses.
Selon la NOAA toujours, il y a 75 % de chance que le phénomène s’installe entre août et octobre. Or cette période, loin d’être anodine, correspond également au pic de l’activité cyclonique dans le bassin atlantique.
Pourquoi c’est une mauvaise nouvelle?
Bien que localisés, les changements de température des eaux du Pacifique oriental ont des effets sur la circulation atmosphérique mondiale. Alors que le bassin pacifique pourrait connaître une baisse de son activité cyclonique, c’est l’effet contraire qui se produira dans l’Atlantique.
Avec des eaux atlantiques déjà très chaudes et les conditions favorables créées par La Niña, la saison des ouragans devrait être plus active que prévu. En effet, la présence de vents forts limitait jusque-là la formation d’ouragans. Or, l’arrivée du phénomène s’accompagne généralement d’une plus faible variation du vent. Les ingrédients seront donc réunis pour une saison particulièrement active.
Une année hyperactive
Et les prévisions de la NOAA reflètent ce phénomène. Alors que l’on compte en moyenne 14 tempêtes nommées, ce nombre pourrait grimper jusqu’à 25 en 2024. Même son de cloche pour les ouragans qui pourraient être deux fois plus nombreux cette année.
L'annonce d’une saison plus active s’accompagne également d’un risque plus élevé d’impacts côtiers. Les régions au cœur du golfe du Mexique et sur la côte est américaine seront à surveiller, mais ce sont les Caraïbes qui seront les plus exposées.
Même si le Québec est loin des impacts directs de ces systèmes tropicaux, la Belle Province pourrait tout de même se retrouver sur les trajectoires des restes de ces tempêtes et ouragans.
Avec la collaboration de Bertin Ossonon, météorologue.