Aperçu à long terme : les experts se prononcent et les nouvelles sont mauvaises
Le mois de mai risque d'être partagé entre déception et espoir.
En bref :
Mai pourrait décevoir cette année;
La chaleur risque de tarder à s'installer;
Températures agréables pour le premier tiers;
Un espoir que les conditions estivales arrivent vers la fin mai.
Mai en dents de scie
Au Québec, à cette période-ci de l'année, l'envie de douce chaleur et de belles journées ensoleillées nous prend. L'édition 2024 du mois de mai risque de vous décevoir puisque les modèles entrevoient peu d'espoir à ce chapitre. Le contexte atmosphérique semble plutôt favoriser d'autres secteurs où une crête permettrait une remontée des températures. Toutefois, la fin mai pourrait donner lieu à un repositionnement de la chaleur sur nos régions, ce qui donnerait possiblement le coup d'envoi des conditions estivales. En fin de compte, la moyenne de mai pourrait se chiffrer au-dessus de la normale, mais l'humeur du mercure risque d'être changeante.
« Le mauvais pli qu’a pris le printemps risque de faire des petits encore en mai, estime Réjean Ouimet, météorologue. Le mois ne sera pas chaud, du moins pas de façon nette au-dessus des normales. L'aspect changeant des températures qui à ce temps de l’année nous tombe sur les nerfs sera de mise une bonne partie du mois. »
Un bon début
Tout devrait bien se passer durant le premier tiers du mois. Un contexte atmosphérique favorable pourrait permettre au mercure de se maintenir majoritairement au-dessus de la normale saisonnière. Pour le moment, il n'y aurait pas de chaleur caniculaire en vue. Ce sont plutôt des températures plus agréables pour les activités extérieures qui sont anticipées.
« Le doux va peut-être l’emporter au début du mois même si la chaleur ne sera pas constante, explique Réjean Ouimet. On aura une tentative de blocage en notre faveur au cours de la première semaine. Mais tout ça va tourner court. »
La déception
Vers le milieu du mois, un changement de régime est anticipé. Cette situation pourrait durer jusqu'à la fin mai. Un creux atmosphérique s'installerait durant plusieurs jours, ce qui permettrait au froid de s'immiscer au Québec. La séquence serait donc marquée par des températures sous les normales saisonnières et même possiblement par du gel tardif.
« Les forces en présence se positionnent vers le milieu du mois, précise Réjean Ouimet. La chaleur retraite vers l’ouest à l’écart du Québec. On sera alors en régime de creux aux longitudes du Québec. On oublie les poussées de chaleur qui s’étirent, et on craint surtout les gelées typiques de mai à un bien mauvais moment, en pleine période de floraison. »
De l'espoir
Le revirement tant attendu pourrait se produire vers la fin du mois, possiblement après le long week-end des patriotes. Pour ce faire, un déblocage atmosphérique devrait permettre à une crête de se former au Québec. Par conséquent, une remontée du mercure s'opérerait. Des chaleurs estivales pourraient enfin s'installer de façon durable : des maximums de 23 °C à 25 °C ou mieux.
Moins de chaleur
Dans le sud du Québec, on enregistre en moyenne une quinzaine de journées avec un maximum de 20 °C ou mieux durant le mois de mai. Selon les prévisions, il y en aurait moins cette année.
« L’espoir d’une canicule en mai est très mince cette année, poursuit Réjean Ouimet. La fréquence des journées au-dessus des 20 degrés va probablement être plus basse qu'en temps normal. Il est également probable que le mois de mai sera le moins anormalement chaud du printemps. Sans toutefois condamner la saison qui va finir au-dessus des normales. »
Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.