La météorologue Jocelyne Blouin n'est plus
Recrutée au sein d'Environnement Canada et embauchée comme présentatrice météo par Radio-Canada en 1978, elle a été une figure indissociable du Téléjournal de 22 h.
« Je vous présente Jocelyne Blouin qui est météorologiste de son métier. Jocelyne tous les soirs sera avec nous en studio afin de nous présenter les prévisions de la météo » : c'est ainsi que Bernard Derome, nouveau chef d'antenne de l'époque, l'avait accueillie en ondes, le 5 septembre 1978.
« À l'époque, la météorologie, personne ne croyait à ça », avait confié la scientifique à l’émission Médium large, sur les ondes d’ICI Première, l’an dernier.
« La raison pour laquelle je suis venue [à Radio-Canada], c'est parce que j'en avais marre d'entendre toutes sortes de niaiseries sur la météorologie. » - Jocelyne Blouin, sur les ondes d'ICI Première
C'est à partir de juillet 1980 qu'elle s'est consacrée à temps plein à sa carrière chez le diffuseur public.
Une pionnière
« C’était une des rares femmes météorologues. Il faut savoir qu’à cette époque-là, c’était un monde d’hommes », rappelle le météorologue Pascal Yiacouvakis, qui a été son collègue à Radio-Canada.
« Je crois que c’était la première femme météorologue en ondes, du moins à la télé francophone – je crois aussi du côté des anglophones. Elle était vraiment une pionnière, elle a pavé la voie à d’autres personnes », dit-il.
Elle a été une des premières météorologues à parler des changements climatiques.
À l'affût des dernières technologies dans le domaine, elle a été l’une des premières présentatrices météo à expliquer et à mettre en ondes des images satellites et radars.
Elle a brièvement disparu des ondes, en 2005, alors que ses patrons avaient opté pour une nouvelle présentation de la météo, se résumant à un tableau des prévisions. Le tollé suscité avait cependant infléchi leur décision.
Détentrice d'un baccalauréat spécialisé en physique de l’Université du Québec à Montréal, obtenu en 1973, elle y avait obtenu un certificat en météorologie, l'année suivante, avant de compléter la partie académique d’une maîtrise en météorologie, en 1986.
En 1974, elle a quitté Montréal pour l’Alberta, où elle a travaillé pour Environnement Canada. Durant ces années, elle donnait des cours de météo aux scouts de mer et participait à l’émission de radio matinale de CHFA Radio-Canada.
De 1976 à 1980, elle a travaillé dans les bureaux montréalais d’Environnement Canada.
Lauréate de nombreux prix nationaux et internationaux, elle a notamment reçu le prix Alcide-Ouellet en 1993, le prix du meilleur reportage météo et environnement lors du Festival international de la météo en 1999, le Prix des scientifiques 2000 et le prix du meilleur reportage météo et environnement en 2002.
Après avoir fait plus de 15 000 bulletins météo à Radio-Canada, Jocelyne Blouin a tiré sa révérence en 2011.
« Je ne suis pas partie parce que je n’aimais pas ce que je faisais, parce que mes patrons n’étaient pas gentils, parce que je n’aimais pas mes collègues. Tout baignait, tout allait très, très bien. Je suis partie parce que je voulais une vie », avait-elle expliqué au micro de Catherine Perrin, au sujet de son départ à la retraite en 2011.