Un grand revirement de situation pourrait avoir des conséquences jusqu'au Québec

De nouvelles informations sur l’affaiblissement d’El Niño concrétisent la possibilité d’une transition vers La Niña cet automne. Détails.


Les dernières informations émises par la NOAA évoquent une transition éventuelle vers La Niña cette année. Rappelons que les derniers mois ont été sous le joug d’El Niño : la saison hivernale est particulièrement douce en Amérique du Nord, incluant le Québec. Les eaux anormalement chaudes du Pacifique ont donc une grande influence sur les températures continentales.

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Selon la NOAA, entre avril et juin, il y aurait 79 % de chance que l'ENSO, ou oscillation australe, entre en phase neutre avant l’éventuelle transition vers La Niña qui pourrait même s’instaurer durant la saison estivale.

Les scientifiques estiment à 55 % la probabilité que La Niña se développe progressivement entre juin et août, ce qui coïncide avec la saison des ouragans qui s’étire de la mi-août à la mi-octobre.

C’est quoi la différence?

Lorsque la température de l’eau est plus chaude que la normale de saison de moins de 0,5° durant six mois, on peut officiellement qualifier la situation d’El Niño. De façon réciproque, l’eau doit être plus froide d’au moins 0,5° durant six mois pour parler de La Niña.

Les conséquences

La Niña n’est pas nécessairement synonyme de bonne nouvelle en raison des conséquences possibles sur les Caraïbes, les Antilles et la côte est des États-Unis. En gros, La Niña pourrait générer un plus grand bouleversement au sein du bassin de l’Atlantique. Il pourrait donc y avoir un plus grand risque de voir se développer des ouragans l’automne prochain. Évidemment, le Québec n’en serait pas à l’abri puisque ces perturbations pourraient longer la côte est du continent et s’amener chez nous. La Niña est également synonyme d’un plus grand risque d’orages sur la province.

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À l’inverse, le bassin du Pacifique deviendrait par le fait même moins actif qu’en situation d’El Niño.

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Une question de cisaillement

Concrètement, La Niña minimise les effets du cisaillement vertical des vents, soit la différence de la direction ou de la force des vents au même endroit, mais à des altitudes différentes. À un endroit donné, les vents soufflent dans une direction à une certaine altitude tandis que plus proche du sol, ils se dirigent vers une autre direction.

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Ces cisaillements verticaux sont les ennemis des cyclones et ouragans. Pour qu'un ouragan soit stable, il faut que l'air chaud et humide puisse remonter vers le sommet. Lorsque les vents cisaillent, l'œil de l’ouragan se désorganise, ce qui l'affaiblit.

« En période de La Niña, les eaux du Pacifique présentent une anomalie plus froide, ce qui limite directement la formation des tempêtes tropicales, car elles nécessitent des eaux chaudes pour se former », explique Carol-Ann Veilleux, météorologue.

Source : NOAA

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