Les débuts d'hiver ne sont plus ce qu'ils étaient
Le visage des débuts d'hiver québécois n’est plus le même. Les conditions hivernales dans les cent dernières années ont tendance à s’installer deux semaines plus tard qu’auparavant.
EN BREF :
Le froid se manifeste plus tard;
Un recul est observé au chapitre des bordées;
Les débuts d'hiver varient d'une année à l'autre.
Installation tardive
Il y a cent ans, l'hiver avait tendance à s’installer aux alentours du 29 novembre dans le sud. Désormais, il est plutôt question du 12 décembre lorsqu’on compare la période de 1871 à 1910 avec celle de 1971 à 2010. Voici les principaux critères retenus pour confirmer la présence d’un tel décalage :
La neige au sol (de plus de deux centimètres);
La période moyenne où les températures sont sous 0 °C;
La première bordée de neige.
« La tendance se confirme : les océans sont plus chauds, le nord est plus chaud, les automnes sont plus chauds, donc ceci fait en sorte que nos hivers écopent au début et à la fin. Non seulement ils sont moins froids, et ils commencent à reculons », explique Réjean Ouimet, spécialiste météo.
Le froid recule
L’installation de l’hiver dépend d’abord de l’arrivée du froid, lorsque les températures demeurent sous le point de congélation en tout temps. « Depuis 2010, on observe un retard qui est loin d’être constant dans la plupart des régions par rapport aux dernières décennies », ajoute M. Ouimet.
Dans le cas du froid durable, on observe des variations d’une année à l’autre. En 2018, par exemple, celui-ci s’est installé le 4 décembre à Montréal. La moyenne se situe plutôt après le 15 décembre. Donc on peut observer un recul au chapitre du froid, mais qui n’est pas observable chaque année sans exception.
BON À SAVOIR : Pour qu'il soit question de froid durable, il faut que les maximums soient en bas de zéro, bien que des redoux demeurent possibles lors de cette période.
Les bordées se font attendre
Les bordées de neige, emblématiques des hivers québécois, prennent également plus de temps à prendre place dans le paysage. Toutes les régions observent un décalage tardif. Le secteur qui enregistre l’écart le plus impressionnant est Val-d’Or. La première bordée avait lieu normalement autour du 27 novembre entre 1971 et 2000. Depuis 2010, la moyenne est plutôt… le 10 janvier.
Variations au rendez-vous
Dans la dernière décennie, on observe de grandes variations d’une année à l’autre. « Le début de saison est déroutant ; il peut y avoir un mois et demi d’écart entre un hiver pressé et un hiver lent, et ce, dans la même décennie », conclut le spécialiste. En observant les différents aspects de l’installation de la saison hivernale, on peut affirmer que l’hiver n’a pas fini de se décaler, surtout avec les températures qui se réchauffent.