Croyance populaire : les orages évitent-ils vraiment Montréal?

« Les orages évitent souvent Montréal. » Voilà une affirmation qui revient assez fréquemment. S’agit-il d’un mythe ou de la réalité? On tente de répondre à cette question assez complexe.


Déplacement typique

Les perturbations suivent un parcours assez similaire lorsqu’ils entrent dans la province. « Souvent, les complexes convectifs arrivent du sud-ouest, donc de l’Ontario ou des États-Unis, puis se déplacent vers le nord-est », avance de prime abord Nicolas Lessard, météorologue. « Ça suit donc la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent. Ce “patron” a tendance à canaliser et à diriger l’air selon les courants d’eau », ajoute-t-il. Résultat : il n’y a pas de rugosité sur laquelle l’air se frappe, donc aucun mécanisme pour la faire monter. Les orages vont donc parfois se former plutôt de l’autre côté du fleuve. Il s’agit toutefois, pour l’instant, d’une hypothèse.

VENTS ASCENDANTS MONTAGNE

Cette année, la métropole a tout de même eu droit à deux épisodes orageux assez violents, notamment le 16 juin. Cette journée-là, de la grêle de bonne taille s’est formée à l’ouest de Lachine. « Ce n’est donc pas dans tous les cas que Montréal est épargnée », nuance M. Lessard.


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Nuances importantes

« Est-ce que c’est tout simplement le hasard que, depuis cinq à dix ans, Montréal a sensiblement moins d’orages? », questionne quant à lui Jean-Philippe Bégin, météorologue à Environnement Canada. C’est plutôt la couronne nord ainsi que la rive sud qui ont tendance à avoir plus d’épisodes d’orages violents. « C’est difficile de donner une réponse claire, nette et précise. Chaque cas est unique. On n’a pas exactement le même creux qui s’amène, que ce soit en surface ou en altitude, et on n’a pas toujours les mêmes conditions d’humidité dans la basse atmosphère », ajoute M. Bégin. Cela signifie donc qu’il est rare que les cellules orageuses vont se comporter de la façon à laquelle on va s’attendre.

Davantage d’études doivent donc être faites sur le sujet pour tirer des conclusions.

Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue

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