Première en 50 ans : Une saison des ouragans déroutante
Les tropiques déjouent tous les pronostics en ce moment. Prévision.
Saison active
Avec le retour de La Niña du côté du Pacifique qui devait exercer plus d'influence dans l'Atlantique, les experts de la NOAA avaient prédit une saison des ouragans particulièrement active. Toutefois, certains facteurs ont eu pour effet d'empêcher la naissance de tempêtes tropicales malgré l'abondance d'eau chaude dans l'immense bassin. Depuis le 12 août, jour de naissance de la tempête Ernesto, l'activité a été réduite à néant. Il s'agit d'une première depuis 1968.
Apogée de la saison
Au moment d'écrire ces lignes, la saison des ouragans atteint son apogée. C'est précisément entre le 20 août et le 10 octobre que le gros de l'activité tropicale survient. Pour l'heure, il n'y a rien à signaler durant les prochains jours. Mentionnons que l'eau chaude dans l'Atlantique est nécessaire pour que des cyclones prennent naissance. Toutefois, d'autres facteurs sont à considérer : de l'instabilité et un faible cisaillement des vents. Certains de ces facteurs manquent à l'appel en ce moment.
Les responsables
Le positionnement de la mousson africaine est pointé du doigt à l'heure actuelle. En effet, ce système complexe apporte des précipitations en Afrique occidentale, mais il a dévié au nord. Par conséquent, ce contexte a contribué à augmenter le cisaillement des vents dans l'est de l'Atlantique au large du continent africain, région normalement fertile en ondes tropicales. Autre conséquence de ce décalage, les ondes tropicales ont également eu tendance à naître plus au nord, où les conditions sont actuellement moins propices à la formation de cyclones tropicaux. De plus, les experts estiment que les températures plus élevées dans la haute troposphère ont pour effet de stabiliser l'atmosphère. Or, un contexte atmosphérique stable n'est pas propice à la formation d'une tempête.
Saison en devenir
Si l'activité tropicale s'avère relativement calme ces jours-ci, sachez qu'un revirement de situation demeure tout à fait possible. La saison est en pause, mais elle est loin d'être terminée. Durant les prochaines semaines, les conditions peuvent redevenir favorables et des cyclones pourraient se former dans ce bassin en ébullition, notamment à partir de la mi-septembre.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue.
