Sécheresse extrême : comme un air de déjà-vu dans cette région du pays
Si le Québec a reçu sa juste part de précipitations durant les dernières semaines, c’est une tout autre histoire de l’autre côté du pays, qui subit les conséquences d’une sécheresse persistante.
En bref :
Une sécheresse qui rappelle un mauvais souvenir;
L'ouest du Canada et les conséquences de la sécheresse;
Un scénario différent pour le Québec.
Un risque à ne pas prendre à la légère
Le temps anormalement sec qui règne dans les Prairies canadiennes pourrait réveiller un souvenir qui n’est pas si lointain pour les Québécois : la superficie brûlée par les feux de forêt en 2023 était si grande qu’elle faisait plus du double de l’ancien record datant de 1989. Rappelons que, selon la SOPFEU, plus d'un million d’hectares ont été brûlés par 566 feux en zone de protection intensive. En zone nordique, ce sont 147 feux qui ont décimé plus de 3,2 millions d'hectares, pour un total de plus de 4,3 millions d'hectares.
La situation est grave dans l’ouest du pays : certaines régions n’ont pratiquement reçu aucune précipitation significative depuis le début de l'année. À titre d’exemple, la région d’Edmonton a reçu moins de 30 mm depuis le 1er janvier.
Ce déficit de précipitations place les Prairies canadiennes sous le joug d’un risque extrême, voire exceptionnel, de feux de forêt selon les secteurs. Par endroits, il y aurait même un risque d’épuisement en eau potable. D'ailleurs, la municipalité de Peace River, située dans le nord-est de l’Alberta, songe à réduire sa consommation en eau potable pour la préserver, étant donné le niveau très bas des rivières.
Et le Québec dans tout ça
Chez nous, la situation est très différente de celle de nos voisins de l’ouest : plusieurs régions du Québec ont reçu bien plus que leur juste part de précipitations depuis le début du mois de mars. À titre d’exemple, la Gaspésie a reçu un peu moins du double de ce que la région reçoit normalement.
À l’exception du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la région de la Capitale-Nationale, presque toutes les régions de la province ont été gâtées par les précipitations. Montréal reçoit en moyenne 95 mm pour tout le mois d’avril et la ville a déjà reçu 83 mm du 1er au 13 avril.
Soulignons que les derniers jours ont déversé entre 40 et 55 mm de pluie dans les Laurentides et Lanaudière, provoquant des inondations. Des mesures d’urgence ont même été déclarées dans un quartier près de Joliette, dimanche, en raison du débordement de la rivière L’Assomption.
De ce fait, ces précipitations abondantes empêchent essentiellement le risque d’incendie de se développer davantage. Le risque est donc bas pour le moment à l’échelle du Québec.
Bon à savoir : On pourrait croire à tort que le risque d’incendie est plus élevé durant les mois estivaux. Or, c’est généralement durant le printemps que le risque est le plus grand, particulièrement en juin.