Un début d’été historique, mais sans en avoir l’impression
Le verdict est tombé : la première moitié de l’été a été anormalement chaude à la grandeur du Québec. Et pourtant, on pourrait croire à tort que le début de la saison n’a pas été à la hauteur. Détails.
En bref :
Un début d'été particulièrement chaud;
Les caprices du soleil;
Le rôle des précipitations.
Bilan de mi-saison
Depuis le début de l’été météorologique, qui débute le 1er juin, le Québec a eu droit à deux canicules, d’innombrables journées orageuses et des nuits suffocantes. On pourrait être porté à croire que la saison estivale fut modeste jusqu’à présent en matière de températures, mais c’est faux.
À ce jour, Montréal connaît le début d’été le plus chaud de son histoire : la moyenne des maximums de la ville aux cent clochers est de 26,6 °C depuis le début de la saison, soit une anomalie positive de 1,7 °C par rapport à la normale. Il faut dire que les températures nocturnes y sont pour beaucoup : il n’a jamais fait aussi chaud à Montréal durant la nuit. À ce jour, les minimums enregistrés sont de 2,4 °C supérieurs à la normale. Si rejoindre Morphée fut difficile, ce n’était pas une illusion.
Or, cette anomalie des températures n’est pas exclusive aux régions du sud, puisque toutes les régions du Québec ont connu un été particulièrement chaud jusqu’à maintenant. D’ailleurs, celles qui remportent la palme d’or se trouvent au nord et à l’est : à Chibougamau et à Sept-Îles, le mercure a été supérieur à la moyenne de 2,5 °C. La ville de Gaspé est la grande gagnante avec une anomalie positive de 3 °C, du jamais-vu.
De plus, en combinant les températures observées durant le jour et la nuit, il s’agit de la première moitié d'été la plus chaude pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, Sherbrooke, Gaspé et Rimouski. Quant à Montréal, la métropole n’avait pas connu un début d'été aussi chaud depuis 2005 qui trône au sommet du podium, à égalité avec 2024.
Et le soleil dans tout ça
Oui, les températures chaudes ont été au rendez-vous. Cependant, c’est le soleil qui a manqué à son devoir : en temps normal, la métropole enregistre 345 heures d’ensoleillement au cours de la première moitié de l’été. Cette année, ce sont près d’une trentaine d’heures qui manquent à l’appel.
Pour Ottawa, l’anomalie est encore plus prononcée : la capitale nationale accuse un déficit de 78 heures par rapport à sa moyenne. Cette carence pourrait peut-être ainsi donner l’impression que la saison estivale n’est pas à la hauteur des attentes.
Un autre élément est venu jouer les trouble-fêtes au cours des dernières semaines : les précipitations abondantes. Tandis que le nord-est de la province témoigne d’un été particulièrement sec, c’est tout le contraire pour les autres régions du Québec. Montréal a reçu l’équivalent de 160 % de ses précipitations habituelles depuis le début de la saison et un peu plus encore du côté de Gatineau.
Rappelons cependant que les restes de l’ouragan Beryl, qui ont déversé près de 80 mm à Montréal, ont joué un rôle important : la métropole n’avait jamais reçu autant de pluie en 24 heures au cours d’un mois de juillet.
En somme, même si plusieurs croient que cette saison estivale est décevante, les faits démontrent qu’il s’agit d’un été chaud et humide. Peut-être avons-nous la mémoire courte : la première canicule de l’année est survenue durant la première semaine du mois de juin, ce qui correspond encore au printemps pour la majorité des gens.
Sans oublier, plusieurs descentes d’air froid, qui ont fait chuter le mercure, ont marqué la province depuis le début de la saison, ce qui peut jouer sur la perception.
Le meilleur de l’été est peut-être devant nous, qui sait.