Baisse notable de l'activité cyclonique dans l'océan Indien septentrional
Une étude récente, publiée dans Nature Communications, révèle un déclin significatif de l'activité cyclonique dans le bassin océanique indien septentrional au cours des dernières décennies. Cette tendance surprenante n'a pas été observée dans d'autres bassins cycloniques du globe. Cette recherche a des implications cruciales pour la compréhension des cyclones dans l'océan Indien septentrional et leur impact sur les régions côtières.
Un déclin de 43 % pour les cyclones de basse latitude
Les résultats de l'étude montrent une baisse significative de 43 % du nombre de cyclones de basse latitude (entre 5 et 11 degrés) de 1981 à 2010 par rapport à la période de 1951 à 1980. Cette diminution s'explique principalement par l'affaiblissement de la vorticité à basse altitude, lié à l'oscillation décennale du Pacifique (ODP), et par l'augmentation du cisaillement vertical du vent. L'ODP est une variation à long terme de la température de surface de la mer dans le nord de l'océan Pacifique, oscillant entre des phases « froides » et « chaudes » tous les 20 à 30 ans.
Les défis de la formation cyclonique près de l'équateur
La formation de cyclones tropicaux près de l'équateur est un défi en soi, mais ces tempêtes peuvent s'intensifier rapidement une fois formées. L'océan Indien présente des conditions favorables à l'initiation de la rotation des cyclones près de l'équateur. La réduction du cisaillement du vent, qui affaiblit les tempêtes, permet aux cyclones de se déplacer et de se renforcer plus facilement. Cette étude offre des informations cruciales pour les communautés vivant sur la trajectoire de ces tempêtes potentiellement dévastatrices et contribue à une meilleure préparation en cas de formation rapide de cyclones.
Image d'illustration.
Un regard sur les cyclones méconnus
Les cyclones près de l'équateur n'ont pas reçu l'attention qu'ils méritent, principalement en raison du fait que la plupart des chercheurs en météorologie se sont concentrés sur les cyclones de l'Atlantique, où de tels phénomènes sont rares. Cependant, l'expérience traumatisante du cyclone Okchi en 2017, qui a touché le Sri Lanka et l'Inde, a incité le professeur Pallav Ray, originaire de l'Inde, et ses collègues chercheurs à se pencher sur ces tempêtes proches de l'équateur. Ce cyclone a causé la mort de 884 personnes, sensibilisant ainsi le public à ces phénomènes trop longtemps négligés.
L'impact du changement climatique
L'étude met également en lumière l'effet du changement climatique sur l'activité cyclonique. Avec le réchauffement en cours le long de l'équateur et une phase favorable de l'ODP, il est probable que l'intensité et la fréquence des cyclones près de l'équateur augmentent. Ces conclusions soulignent la nécessité de développer des stratégies de planification et d'atténuation appropriées pour faire face à l'évolution des phénomènes cycloniques.
Perspectives futures
Bien que le déclin soit notable près de l'équateur, il est important de noter que dans l'ensemble de l'océan Indien, une augmentation de l'activité cyclonique a été observée plus loin de l'équateur. Cette complexité souligne la nécessité d'une surveillance continue et d'une compréhension approfondie de ces phénomènes.
Les auteurs de l'étude ont également mené des recherches sur la formation cyclonique dans le golfe du Bengale, identifiant des influences géographiques spécifiques liées à l'oscillation australe El Niño. Cette découverte devrait contribuer à améliorer la prévision saisonnière des cyclones dans cette région, fournissant des informations cruciales pour les autorités et les communautés locales.
Source : CatNat