Vous ne rêvez pas : les hivers sont nettement plus nuageux

Quand l’hiver approche, on craint tous la baisse de luminosité qui en affecte plus d’un. Certes, la durée des journées diminue, mais avez-vous remarqué que le ciel semble davantage couvert qu’en été? Ce n’est pas qu’une observation, c’est un fait. Voici pourquoi.

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Les statistiques mensuelles sur la couverture nuageuse à Montréal le prouvent : les mois hivernaux sont les plus couverts de l’année. Depuis 2013, près de la moitié des 50 mois les plus nuageux se trouvent en hiver. Il faut atteindre la 27e position avant de tomber sur un mois estival, soit juin 2015. L’automne et le printemps occupent respectivement les deuxième et troisième positions dans ce classement. D’ailleurs, janvier 2023 devient le deuxième plus nuageux à Montréal depuis 2013, tout juste derrière décembre 2013.

nuages produit 2

Décembre (11 occurrences), janvier (8 occurrences) et novembre (8 occurrences) occupent les trois premières positions des mois les plus nuageux. Février suit de très près avec cinq mois dans les 50 plus nuageux depuis 2013.

Des systèmes bien différents

Alors, qu’est-ce qui cause ce phénomène? Plusieurs raisons ont été identifiées au fil des années et la première, c’est l’allure des systèmes qui frappent le Québec pendant la saison froide. En effet, le contraste de températures de part et d’autre du courant-jet est plus grand en hiver. Le combat entre les masses d’air est donc plus intense, ce qui fortifie le courant-jet et augmente l’envergure des systèmes. On se retrouve avec des dépressions hivernales plus fortes, plus costaudes et plus étendues. La masse nuageuse associée au système peut s’étendre sur des milliers de kilomètres, et donc, nous affecter beaucoup plus longtemps.

En été, le temps plus violent, donc les nuages les plus costauds, est dicté par le passage des fronts. De plus, ils ont tendance à prendre de l’expansion en altitude plutôt que de couvrir un grand territoire. C’est pourquoi des orages violents peuvent survenir dans la même heure qu’un soleil radieux, pendant la saison estivale.

Le rôle des températures

Le deuxième coupable de la grisaille hivernale est le mercure. Pour bien saisir le concept, on doit puiser dans la formation des nuages. On en obtient lorsque l’air arrive à saturation : l’eau s’évapore et lorsque la masse d’air ne peut en contenir davantage, le nuage se forme. Éventuellement, le nuage arrive aussi à saturation et laisse tomber sa pluie.

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winter cloudy

Toutefois, une masse d’air froid arrive à saturation beaucoup plus rapidement que son homologue doux. Elle a plus de difficulté à retenir la vapeur d’eau. Ainsi, les nuages se créent beaucoup plus rapidement.

Les nuages bas, de tenaces menaces

Et les nuages les plus facilement créés? Les nuages bas. Ils ont la capacité de rester en basse altitude en raison du contraste de température entre le dessus du nuage et la masse d'air qui se trouve au-dessus.


Rappel : plus sa température augmente, plus un nuage a la capacité de se développer verticalement. S'il est plus chaud que la température environnante, il s'élève. C'est pourquoi en été, les cumulonimbus peuvent atteindre le sommet de la troposphère (la tropopause).


Le problème, c’est qu’ils agissent comme le brouillard, c’est-à-dire que seulement deux éléments peuvent les déloger : la chaleur du Soleil et les vents. En hiver, l’apport en radiation par le Soleil est moindre. Si des nuages bas se manifestent lors d’une journée sans vent, bonne chance pour leur dire au revoir. C’est pourquoi même si aucun système n’est sur les radars, la possibilité qu’un léger voile parsème le ciel est bien présente en hiver.

Si la dépression saisonnière vous frappe, vous savez maintenant qui blâmer!


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