Protéger les vignes du gel de printemps
Même si le printemps amène généralement la chaleur, le mois d’avril est toujours susceptible d’apporter des températures négatives certaines nuits. L’industrie viticole est particulièrement concernée par le phénomène.
L’impact du gel sur les vignes
Une récolte entière de raisins peut être détruite par une gelée de printemps. Pendant l'hiver, les vignes sont en dormance et peuvent donc facilement supporter des températures allant jusqu'à -15 °C. Au printemps, les vignes commencent à pousser et les bourgeons sont vulnérables aux températures plus froides.
Le gel survient lorsque la température descend en dessous de 0 °C. Les bourgeons et les sarments produits par la vigne contiennent de l'eau et, lorsqu'ils gèlent, les parois cellulaires éclatent. Le résultat entraîne généralement la perte totale de la production.
Photo : Chassagne-Montrachet/Instagram/vincentdancer_chassagne
Les brûlots pour éviter le pire
En France, les vignobles de la région Bourgogne utilisent parfois la technique des brûlots. Il s’agit de placer des barils ou de longues bougies, appelées bûches calorifiques, entre les rangées de vignes. Il faut les allumer avant l’aube pendant plusieurs heures et leur efficacité est prouvée jusqu’à une température de -4 °C. Cette technique est bien adaptée pour les petites parcelles, car elle nécessite beaucoup de personnel pour déployer les bougies.
Photo : Chassagne-Montrachet/Instagram/vincentdancer_chassagne
D’autres techniques disponibles
Plusieurs autres solutions existent pour tenter de limiter les effets du gel de printemps. Chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Les domaines viticoles peuvent opter pour des tours antigel fixes qui sont chargées d’uniformiser les températures en mélangeant la couche d’air chaud en altitude et la couche d’air froide au sol. Leur principal inconvénient est leur prix très élevé et la pollution visuelle et sonore.
Les éoliennes mobiles fonctionnent de la même façon, mais elles sont inefficaces en cas de vent supérieur à 8 km/h et lorsque les températures sont inférieures à -3 °C.
Les bâches représentent la solution la moins coûteuse. Elles protègent bien contre les gelées blanches, mais elles sont compliquées à déployer. Elles sont d’ailleurs interdites sur les domaines viticoles les plus prestigieux en France (AOC) puisqu’elles « modifient les caractéristiques du milieu ».
Quant à la méthode de brumisation, elle est particulièrement efficace puisqu’elle protège jusqu’à des températures de -7 °C. Le problème est qu’elle nécessite la présence d’un cours d’eau à proximité et une autorisation de pompage.
Au Québec, 40 % des superficies de vignes sont couvertes par des toiles géotextiles.
Source : The Weather Network