Un début d’hiver en retard ne garantit rien pour la suite

Hiver en retard, hiver en peine. Explications.


L'hiver météorologique

La saison météorologique commence officiellement le 1er décembre. L'hiver astronomique est entamé trois semaines plus tard. Toutefois, la date du début des conditions hivernales ne survient pas au même moment dans toutes les régions. À Montréal, on a calculé en moyenne que la présence de neige au sol et les températures sous le point de congélation s'installent de façon durable vers le 12 décembre. Pour les autres villes du Québec, c'est plus tôt.

« On le voit bien cette année, le froid est discret et la neige se fait rare, estime Réjean Ouimet, météorologue. Pour vivre une telle situation à cette période de l’année, il faut un décrochage par rapport à une situation normale. Soit un virage lent vers l’hiver qui déroge de la situation normale. »

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Hiver tardif

Pour qualifier le commencement d'un hiver, l'on considère un écart d'environ une semaine avec moyenne. Ainsi, un hiver hâtif à Montréal se met en branle avant le 5 décembre. Puis, une saison tardive s'installe après le 20 décembre. N'oublions pas que décembre est le mois de l'année qui s'est le plus réchauffé depuis 1990.

« Depuis 1990, à 12 reprises on a eu de tels retards, précise Réjean Ouimet. En grande partie, c’est l’absence de froid bien organisé et constant amené par une configuration typique des vents en altitude de provenance nord qui manque. Par la suite, c'est comme si cette organisation atmosphérique reste déficiente. De telle sorte que les hivers en question sont moins froids qu’un hiver normal. »

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La douceur domine

Est-ce qu'un début tardif est annonciateur d'un hiver qui risque de se venger ? À l'inverse, peut-on anticiper une saison qui fait faux bond ? À ce chapitre, une tendance lourde se dessine depuis 1990. Lorsque le Québec manque son rendez-vous avec la saison hivernale, la suite est marquée par la douceur à plus de 80 %. De plus, ces hivers sont majoritaires peu neigeux.

« Les exceptions sont l’hiver 1992-1993 qui suivaient l’éruption du volcan Pinatubo en 1991, explique Réjean Ouimet. L’éruption en question avait refroidi l'atmosphère au niveau planétaire pendant une longue période. L’autre cas c’est en 2021-2022 : un hiver La Nina un peu inusité. »

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Le meilleur pour la fin ?

En considérant le même échantillon d'hivers tardifs, un retard peut-il dicter la fin de la saison ? De fait, la moitié du temps, elle est écourtée. L'autre moitié se termine plus tard ou à temps. Encore une fois, le moment où l'on peut affirmer que les conditions hivernales sont chose du passé varie selon les régions. À Montréal, c'est autour du 19 mars et plus tard pour les autres principales villes du Québec.

« Ceci fait partie des idées reçues qui vont dans le sens des saisons décalées, affirme Réjean Ouimet. L’hiver qui commence lentement aurait-il tendance à se retirer paresseusement? Pas tout à fait. On a peut-être ici une majorité moins forte, mais majorité tout de même d’hivers hâtifs au départ qui se sont achevés en avance. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Nicolas Lessard, météorologues.


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