Vers l’abolition du changement d’heure : le Québec fait un pas en avant

Le débat sur le changement d’heure est de retour, mais cette fois le gouvernement du Québec s’en mêle. Québec lance une consultation publique afin d’avoir le pouls de la population sur la pratique du changement d’heure. Devrait-elle être abolie?

Une pratique désuète

À l'époque, l’heure avancée de l’été avait été instaurée pour économiser de l’énergie en maximisant les heures d’ensoleillement. On voulait notamment utiliser moins de bougies pour éclairer les travailleurs et permettre à tous de profiter plus longtemps de la lumière naturelle durant leurs activités de fin de journée l’été.

Au Canada, l’heure avancée a été mise en place pour la première fois en 1908 à Thunder Bay, en Ontario. Les autres provinces ont par la suite emboîté le pas.

Toutefois, depuis 1966, la Saskatchewan ne change plus l’heure. La province des Prairies conserve l’heure normale toute l’année. On retrouve la même situation au Yukon depuis 2020.

Un changement incommodant

Le changement d’heure est étroitement associé à une perturbation du sommeil et du rythme circadien. Selon l’Université Canada West, de nombreuses personnes se sentent plus fatiguées, ce qui augmente les risques d’accidents sur les routes et de blessures au travail.

« Dès qu’on perturbe un peu notre horloge biologique, ça déclenche une cascade de conséquences indésirables qui affectent notre sommeil, notre humeur, notre capacité d’apprentissage et augmentent potentiellement le risque d'accidents cardiovasculaires », souligne le professeur en psychiatrie à l’Université de Montréal et chercheur au laboratoire du sommeil de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, Roger Godbout.

L’heure normale ou l’heure avancée?

Si le changement d’heure est aboli, il faudra par la suite répondre à cette question cruciale : devrions-nous conserver l’heure normale ou l’heure avancée?

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Je peux vous confirmer que toutes les sociétés savantes, les regroupements de chercheurs et de cliniciens spécialistes du sommeil, sans exception, se prononcent en faveur de l’adoption de l’heure normale de façon permanente.

  • Roger Godbout, chercheur au laboratoire du sommeil de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies

Avec l’heure normale à longueur d’année, le soleil se lèverait avant 4 h au solstice d’été, tandis qu’avec l’heure avancée, le soleil se lèverait plus tard au solstice d’hiver, soit vers 8 h 30.

« L’intérêt de l’heure normale est que les gens qui se situent au milieu d’une zone horaire verront le soleil se pointer à son plus haut à midi, explique le Dr Godbout. Ce qu’il y a de bien là-dedans, c’est que la période de lumière de la journée est répartie également après et avant midi. À midi, le soleil est à son plus lumineux et on perçoit sur Terre une longueur d’onde qui est exactement celle qui favorise au maximum le fonctionnement de l’horloge biologique. »

L’Ontario serait prêt à ne plus changer l’heure, seulement dans le cadre d’un accord avec le Québec et l’État de New York pour tous aller dans la même direction.

Les Québécois ont jusqu’au 1er décembre pour répondre au sondage en ligne sur le changement d’heure.

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