Un supercontinent pourrait à nouveau se former sur Terre
La Terre aura certainement une allure complètement différente d’ici 250 millions d’années. La tectonique des plaques modèle l’allure de la planète, et une lente valse des continents n’est pas à écarter. Une vieille connaissance pourrait même faire un retour : la Pangée.
Il y a environ 250 millions d’années, une seule étendue de terre émergeait de l’océan : la Pangée. Avec le temps, des morceaux se sont détachés et ont poursuivi leur propre destinée – devenant lentement les continents qui nous sont aujourd’hui familiers. Cependant, ils ne sont pas statiques : les continents bougent sous l’influence des plaques, créant volcanisme et séismes.
La Pangée n’est pas le seul supercontinent à avoir dominé la Terre. On peut notamment penser à Rodinia, un autre exemple du genre. Il est même possible que les continents évoluent en cycle : ils se séparent, se distancient les uns des autres pour finalement se réunir à nouveau.
Une théorie, élaborée dans les années 1980, suggère que les continents actuels devraient tranquillement vivre le même processus et converger à nouveau les uns vers les autres. Finalement, un autre mégacontinent devrait être ainsi formé : Pangea Proxima. En considérant que les continents bougent déjà, la théorie d’une nouvelle Pangée suggère que les blocs continentaux suivront une tendance bien amorcée.
Il est essentiel de garder en tête que tout ceci n’est que spéculation. Le futur de la planète est impossible à prévoir avec précision à aussi long terme. Laissons-nous tout de même bercer par l’hypothèse...
À quoi ressemblerait la Terre si une nouvelle Pangée devait se former?
La caractéristique principale du scénario Pangea Proxima réside dans la disparition de l’océan Atlantique. En ce moment, l’étendue d’eau tend à prendre de l’expansion sous l’action des plaques tectoniques, à raison de deux à trois centimètres par an. Coup de théâtre : cette direction pourrait être renversée. Une zone de subduction, où les plaques océaniques, moins denses, s’enfoncent sous les plaques continentales, pourrait éventuellement se créer, forçant l’océan à perdre lentement de sa superficie. À l’image d’une nappe que l’on tire subitement d’une table, la plaque emporte tout avec elle. Dans le scénario Pangea Proxima, l’Atlantique deviendrait une mer intérieure, coincée entre les vestiges de l’Afrique et de l’Amérique. Les mécanismes exacts de cette transformation restent cependant incertains.
L’Amérique n’aurait pas le choix de suivre, amorçant une course fatale vers l’Afrique et l’Europe.
De son côté, l’Afrique entrerait en collision avec l’Europe, avalant du même coup la Méditerranée. Le processus est déjà enclenché : le continent africain se dirige très lentement vers l’Italie et la Grèce sous l’influence de la plaque africaine. Cette même activité a engendré les Pyrénées et les Alpes. Si le sol de la Turquie tremble de temps à autre, c’est aussi en raison de ce lent mouvement. Une imposante chaîne de montagnes de la taille de l’Himalaya – voire davantage – devrait naître sous l’influence de cette collision dans le sud de l’Europe. Adieu à la Méditerranée!
Même scénario pour l’Australie, qui migrerait elle aussi vers le nord en direction du continent asiatique. Les deux devraient fusionner pour ne faire qu’un, engloutissant d’un même élan l’Indonésie, la Malaisie et une portion de la Thaïlande.
Sources : Davies et al., 2018 | NASA, 2000 | Townsend Harris, 2019