À la rescousse d’oeufs de tortues pour assurer leur survie
Une centaine de tortues serpentines ont vu leurs chances de survie quintupler grâce à une initiative du parc national d’Oka en collaboration avec l’Aquarium du Québec. Après avoir été récoltés à l’état d'œuf en juin dernier, les bébés tortues sont relâchés pour la première fois dans un cours d’eau naturel.
Des oeufs rescapés
Au parc national d’Oka, la protection des tortues est en tête des priorités depuis les trois dernières années. Au début de l’été, deux nids situés près de la descente pour les bateaux ont été secourus par le personnel.
« On voyait que ces nids n’allaient pas survivre avec les camions et les remorques », indique Julie Faucher, garde-parc naturaliste au parc national d’Oka.
Le parc de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) est aussi connu pour abriter de nombreux prédateurs.
« Souvent, ce sont des sites 100 % prédation, souligne Mme Faucher. On pense aux ratons laveurs, aux mouffettes et aux renards. Ils ont un fin museau pour sentir les œufs de loin. »
La protection des tortues est essentielle selon la Sépaq, en raison de leur rôle central dans l’écosystème.
Les tortues sont des animaux très sensibles à leur environnement, donc en les protégeant, on protège toutes autres espèces aux alentours. Donc, protéger les tortues, c’est protéger tout l’environnement.
Marie-Pierre Lessard, directrice de la conservation à l’Aquarium du Québec.
Une météo contrôlée en incubateur
Image : Sépaq
En tout, 116 œufs ont été acheminés dans un milieu contrôlé à l’Aquarium du Québec. Ils ont été placés en incubateur, afin que le personnel puisse soigneusement assurer leur bon développement.
La température et l’humidité sont des facteurs déterminants pour la survie et le sexe des tortues.
« En basse température, on aura plus de mâles, alors qu’en haute température, on aura plus de femelles, affirme Mme Lessard. Nous, cette année, on voulait avoir des femelles, donc on a tenu une température quand même assez chaude. Il faut que l’humidité reste assez haute, mais pas trop non plus parce qu’on ne veut pas que les œufs pourrissent. »
On essayait de garder une température autour des 29°C et en termes d’humidité, on était à 80 % dans les incubateurs.
Elouan Mielle, aquariste aux eaux douces à l’Aquarium du Québec
Quintupler les chances de survie des tortues
Le projet de protection des tortues connaît un tel succès qu’il sera fort probablement de retour l’an prochain.
Le taux de succès en général [sans notre intervention], c’est à peu près 20 % pour les nids de tortues. Aujourd’hui, on a relâché 100 % des œufs qui nous ont été apportés, donc on a déjà cinq fois plus de tortues qui ont survécu par rapport à la moyenne.
Marie-Pierre Lessard, directrice de la conservation à l’Aquarium du Québec.
Dans les prochaines années, les responsables songent à marquer les carapaces des tortues, afin de mieux les recenser, une fois mises à l’eau.