La lamproie : une espèce invasive qui vampirise nos lacs

Dans les Grands Lacs, les lamproies marines font des dégâts chez la faune locale, ce qui a valu à ces parasites évoquant des anguilles le surnom de « poisson vampire ».


Il existe quatre espèces de lamproies indigènes dans les Grands Lacs : la lamproie d'Amérique, la lamproie brune, la lamproie argentée et la lamproie du Nord. Sa grande taille rend la lamproie marine envahissante et peut causer des problèmes dans les écosystèmes locaux. En effet, ces animaux sont jusqu'à quatre fois plus grands que les autres espèces qu'ils côtoient.

Mais ce n'est pas le seul problème. D'après Marc Gaden, directeur des communications de la Commission des pêcheries des Grands Lacs, les lamproies marines possèdent des conditions d'invasion parfaites dans les Grands Lacs : nourriture en abondance, frayères pratiquement illimitées et pas de prédateurs naturels.

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Lamproies marines. Crédit photo : Fernando Losada Rodríguez/Wikipédia.

Un prédateur au comportement de vampire

La blessure est telle qu'environ un poisson sur sept attaqué par une lamproie marine survivrait. En effet, chaque lamproie possède une centaine de dents qu'elle utilise pour mordre et aspirer le contenu du poisson par le côté, utilisant aussi sa langue pointue qui perce les écailles. L'enzyme qu'elle sécrète empêche le sang de coaguler. Une fois attachée, la lamproie passera donc les prochains mois à se nourrir du sang et des fluides de l'animal hôte. Dans leur environnement d'origine, l'océan Atlantique, elles ne tuent pas souvent leur hôte. Mais dans les Grands Lacs, où les lamproies marines n'ont pas coévolué avec les espèces indigènes, elles constituent une menace importante.

Ces parasites peuvent accidentellement s'accrocher aux humains, généralement lorsque les gens nagent. Une morsure ne sera pas fatale, mais elle peut être douloureuse et des plaies non traitées peuvent entraîner une infection. Ces animaux ne représentent cependant pas une menace, car ils ne s'intéressent pas à nous et leurs morsures sur des humains sont rares.

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Truite vampirisée par des lamproies. Crédit photo : Commission des pêcheries des Grands Lacs/Wikipédia.

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Les canaux maritimes : porte d'entrée des lamproies

Les lamproies marines sont entrées dans les Grands Lacs depuis l'océan Atlantique par des canaux de navigation artificiels, apparaissant autour du lac Ontario dans les années 1830. Lorsque le canal Welland s'est approfondi en 1919, les lamproies marines ont eu accès à tous les Grands Lacs, et elles y demeurent encore aujourd'hui, bien que leur nombre diminue.

Heureusement, dans les années 1950, les États-Unis et le Canada se sont associés pour mettre en œuvre des mesures de contrôle de leur population qui fonctionnent. Plusieurs stratégies, comme des pièges pour capturer les lamproies adultes, des lampricides pour cibler les larves et l'installation de barrières sont utilisées. Aujourd'hui, les populations de lamproies marines ont diminué d'environ 95 % dans les Grands Lacs. Et c'est une bonne chose car si on les laisse se multiplier, les lamproies marines pourraient causer des dommages à hauteur de 7 milliards de dollars dans l'industrie de la pêche locale.

D'après un article original de Cheryl Santa Maria pour The Weather Network.

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