Des parasites s'attaquent aux arbres en ville, voici pourquoi
L'environnement dans lequel se trouvent les arbres en milieu urbain les rend plus vulnérables aux parasites qu'ailleurs. Plusieurs problématiques, dont la compaction des sols, empêchent les arbres d'obtenir tout ce dont ils ont besoin pour être en santé.
Pas un environnement idéal
Les arbres sont une partie importante des milieux urbains : en plus d'avoir plusieurs effets bénéfiques sur la santé, ils permettent de réduire considérablement les îlots de chaleur. En étant sur l'île de Montréal, ils ne sont toutefois pas soumis aux meilleures conditions. « Les arbres, comme l'ensemble des végétaux, sont les baromètres de l'environnement dans lequel on vit. En milieu urbain, l'environnement n'est pas à son meilleur », explique de prime abord Karl Goupil, arboriculteur et enseignant au Centre de formation horticole de Laval. « On a des problématiques de compaction des sols, ce qui fait en sorte que l'arbre a de la difficulté à aller chercher son eau, son oxygène et certains minéraux. On a aussi tendance à nettoyer nos terrains en enlevant les matières organiques de base », ajoute-t-il.
La compaction des sols est une problématique largement répandue à Montréal. Photo : Karl Goupil
La porte ouverte aux parasites
De par l'environnement dans lequel ils se trouvent, les arbres s'affaiblissent en milieu urbain. « Différents types de parasites vont attaquer soit les parties végétatives (les feuilles), soit la partie ligneuse (le bois) », continue le spécialiste. L'attaque par des champignons est toutefois celle qui inquiète le plus. « Il va dégrader le bois, ce qui va faire en sorte qu'on va perdre [sa] structure, ce qui augmente les risques que l'arbre tombe sur une maison », note-t-il. L'expert explique également que le nombre de parasites a augmenté dans les dernières années, notamment en raison des changements climatiques et de la pollution, deux phénomènes qui rendent les arbres plus vulnérables. « C'est aussi dû à l'introduction de différentes plantes tropicales ou des plantes qui viennent d'autres régions et qui ne sont pas nécessairement dans une bonne zone de rusticité », conclut-il.
La tramète, un champignon très commun, s'attaque à presque tous les feuillus et parfois aux conifères. Photo : Karl Goupil
À PROPOS DE L'EXPERT : Karl Goupil est enseignant au Centre de formation horticole de Laval. Il enseigne spécifiquement l'aspect biologique et biomécanique des arbres, ainsi que les parasites qui s'y attaquent.
