Eaux usées dans les océans : voyez les pires endroits
Les milieux côtiers sont fortement affectés par les eaux usées, dont les excréments humains font partie.
Une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Californie a effectivement permis de cibler la provenance des déchets humains à travers près de 135 000 points géolocalisés un peu partout au monde.
L'Asie est en tête de liste des zones les plus polluées par les eaux usées, notamment en raison de l'importante pollution du fleuve Yang Tsé, en Chine. À lui seul, ce fleuve est responsable de près de 11 % de l'apport mondial en eaux usées.
*crédit : Tuholske et al.,(2021)
De plus, les coraux sont fortement affectés par ce phénomène : près de 58 % de ce type d'écosystème est exposé à un apport en azote élevé en raison de la présence d'eaux usées.
Les importants apports en azote qui en résultent sont particulièrement néfastes. Les nutriments issus des plantes, des animaux et des humains qui se retrouvent dans les zones côtières peuvent stimuler un vieillissement accéléré des étendues d'eau, que ce soit de manière directe ou indirecte. Ce processus, appelé eutrophisation, est souvent observé dans les baies et les estuaires en milieux océaniques, mais toutes les étendues d'eau peuvent y être sujettes.
Au fur et à mesure que l'apport en nutriments augmente, la croissance d'algues et d'autres plantes aquatiques s'accélère. Ces dernières absorbent de grandes quantités d'oxygène, ce qui en laisse peu pour les autres organismes présents dans l'écosystème. Il finit par se dégrader.
Ce processus naturel, qui se produit généralement sur une longue période, sera accentué par la présence d'eaux usées ou de fertilisants, par exemple.
Comme les régions côtières sont densément peuplées, ce phénomène y est particulièrement présent.
Cela représente un défi majeur pour la conservation des milieux côtiers, la santé publique et l'économie de nombreuses régions du monde. Si la tendance se maintient, cette problématique risque d'interagir avec d'autres menaces d'origine humaine, ce qui pourrait ultimement mener au déclin des populations de poissons et à la dégradation des habitats naturels.