La floraison de cerisiers la plus précoce en 1 200 ans
Alors que le mois de mars est exceptionnellement chaud au Japon, l'éclosion des fleurs de cerisier de la ville de Kyoto est arrivée à son paroxysme le 26 mars, battant un record vieux de 1 200 ans.
Pour de nombreux experts, cette floraison printanière plus précoce que d'habitude est un nouvel indicateur flagrant du changement climatique en cours. Selon eux, cette précocité est aussi probablement due à un effet d'îlot de chaleur créé par l'urbanisation de notre environnement au cours des deux derniers siècles.
Une première en 1 200 ans
La date de floraison du 26 mars 2021 a dépassé le record précédent du 27 mars 1409, près d'un siècle avant que Christophe Colomb ne se rende en Amérique. Quant au record à long terme, il remonte à 812 après Jésus-Christ. La moyenne du pic de floraison des cerisiers était relativement stable pendant environ 1 000 ans, d'environ 812 à 1800. Mais ensuite, les dates de pic de floraison s'avancent brusquement, révélant une arrivée de plus en plus précoce du printemps. En 1850, la date moyenne de floraison se situait autour du 17 avril; maintenant, il est plus proche du 5 avril. Dans le même temps, la température moyenne à Kyoto a augmenté d’environ trois degrés.
Les impacts de la floraison précoce
À Washington aux États-Unis, la date moyenne de floraison maximale des cerisiers Yoshino a aussi avancé, passant du 5 avril au 31 mars 2021. Cette tendance vers des dates de floraison plus précoces rend potentiellement les fleurs de cerisier plus vulnérables aux gelées printanières qui peuvent toujours survenir, même avec un printemps hâtif. Pour les arbres qui fleurissent avant de feuilleter, comme les cerisiers, un gel printanier est particulièrement dommageable car ils ne génèreront pas d'autres bourgeons par la suite. Si les boutons floraux sont endommagés par le gel, c'est donc toute leur fructification annuelle qui est menacée. Une autre préoccupation majeure est que la floraison très précoce peut conduire à un rendez-vous manqué entre des fleurs ouvertes trop tôt et l'arrivée de fait tardive d'insectes pollinisateurs qui dépendent de ces fleurs pour se nourrir.