Le climat du Québec, propice à la culture des noix
La culture des noix au Québec en est encore à ses débuts. Les conditions climatiques permettent toutefois de faire pousser certaines variétés de façon très rentable.
Des défis multiples
Le producteur de noix Alain Perreault fait face à plusieurs défis dans sa noiseraie située à Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière. « Premièrement, il faut trouver les arbres qui produisent en quantité suffisante et qui ne sont pas trop susceptibles au gel. Il y a quand même plusieurs critères pour produire des noix de manière rentable », explique-t-il de prime abord. Dans sa noiseraie, on retrouve entre autres des produits à base de noyer noir et de noisette. « Un des avantages du noyer noir est qu’il fleurit très tard, soit à la fin mai, début juin. Il est très rare qu’on ait des gels au début de juin, donc c’est un arbre un peu magique pour nous », continue celui qui a fait l’acquisition de la terre du Jardin des Noix en 2007.
Le noyer noir est la variété de noix qui a le plus de succès au Jardin des Noix. Crédit : Justin Landreville
En plus de sa période de floraison idéale, le noyer noir rend ses noix à maturité en un court laps de temps. « Il arrive à poindre avant la fin septembre, début octobre. C’est parfait pour notre climat puisqu’on a des saisons courtes, mais très chaudes. C’est donc idéal pour la culture du noyer noir, mais également de la noisette », ajoute M. Perreault.
BON À SAVOIR : Certains arbres peuvent prendre jusqu’à 15 ans avant de produire leurs premières noix. Cette production permet également de cultiver... sa patience!
Un climat tempéré préféré
Les extrêmes de températures associés aux changements climatiques pourraient venir nuire à la production de noix. Bien que les étés plus chauds puissent être positifs pour les arbres qui ont besoin de beaucoup de chaleur pour arriver à maturité, les chaleurs extrêmes ont davantage d’aspects négatifs. « On n’aime pas nécessairement des chaleurs extrêmes où il n’y a plus d’eau, puisqu’on a besoin de pas mal de précipitations. Habituellement, au Québec, ce n’est jamais un problème. Donc [les changements climatiques] sont plus une source d’inquiétude qu’une source de réjouissance. Globalement, toutefois, je crois que ça va jouer en notre faveur », note-t-il.
À partir de la mi-mai, les fleurs femelles se déploient pour faire la pollinisation qui mène à la production de noix. Crédit : Justin Landreville
L’important, selon lui, est d’avoir une saison un peu plus longue, sans trop de gels hâtifs ou tardifs. « On aime les climats plus tempérés dans la culture de la noix », ajoute le propriétaire. Le Jardin des Noix fait d’ailleurs sa part pour l’environnement : des panneaux solaires ont été placés sur le toit de l’immeuble, permettant une autonomie énergétique, et toutes les parties de la noix sont revalorisées grâce à la transformation.
Une culture encore méconnue
La culture des noix est encore peu connue au Québec, alors que les principaux producteurs de noix sont la Chine et les États-Unis. « Honnêtement, on est à la maternelle du parcours scolaire de la noix au Québec », explique-t-il en riant. Bien que ce ne soit que le début, il y a énormément d’intérêt pour cette culture. « C’est une protéine végétale de qualité, ça absorbe du carbone : d’un point de vue environnemental, c’est une production impeccable. Quant à l’utilisation de pesticides et insecticides, c’est génial, parce qu’entre autres le noyer noir n’en a pas besoin. C’est un arbre qui se défend très bien contre les parasites. C’est donc une culture très positive au Québec », conclut-il.
Le noyer noir a un goût particulier : en cuisine, on l'utilise entre autres pour parfumer les plats ou encore comme accompagnement. Crédit : Justin Landreville