Le phragmite au Québec : un fléau écologique
Le phragmite, également appelé roseau, est une plante envahissante dont il faut se méfier. En plus de se propager très rapidement, elle étouffe les espèces indigènes du Québec.
Propagé par l’humain
Contrairement à d’autres plantes envahissantes, la propagation du phragmite est due à l’activité humaine. « Il n’y a pas un oiseau qui propage la semence. Avec les coupes répétées sur le bord des autoroutes, on a réussi en tant qu’êtres humains à propager cette espèce à l’échelle de la province », explique Erik Bassil, président du Comité Écologique du Grand Montréal. Au départ, le phragmite a été introduit au Québec pour stabiliser les berges des rivières et des lacs. Malheureusement, il s’est rapidement propagé en créant des monocultures denses qui étouffent les espèces indigènes.
Bien que le phragmite soit parfois utilisé à des fins décoratives, cette pratique est fortement déconseillée.
Compétition déloyale
Les phragmites ont tendance à envahir les mêmes habitats que les quenouilles. Résultat : les plantes se concurrencent pour les ressources comme l’eau et le soleil, ce qui peut expliquer en partie la diminution du nombre de quenouilles. « Les plantes se battent pour la lumière. Plus tu es haut, plus tu gagnes la course. Le roseau peut devenir très haut et est très dense, il empêche donc toute autre plante de s’installer », ajoute M. Bassil. Au total, il peut y avoir plus de 500 tiges au mètre carré. « La plante envahissante a supplanté la plante indigène », note-t-il.
On retrouve principalement le phragmite dans les régions au sud du Québec, et plus particulièrement en Estrie et en Montérégie.
Un climat propice à sa propagation
« À une autre époque, la plume [du phragmite] n’arrivait pas à maturité, donc les semences n’étaient pas viables. Maintenant, la plante peut s’implanter à partir de sa semence et se propager. Elle peut se déplacer à plus de 150 mètres d’un lieu d’origine », ajoute-t-il. Par son système racinaire, la plante peut parcourir jusqu’à deux mètres par saison. « Il suffit d’un seul plant pour voir un secteur se contaminer complètement », conclut-il.
Voici quelques façons de contrôler le phragmite :
Coupez la tige, puis coupez mécaniquement le rhizome sous la surface du sol ou sous l'eau;
En bâchant la surface, vous devrez faucher les herbes que vous allez recouvrir d'une toile géotextile pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Lorsque vous retirez la toile, il est essentiel de replanter des plantes indigènes sur le site;
Le fauchage répété est une technique couramment utilisée pour l'entretien des fossés. Le fauchage doit être effectué à la fin du mois de juillet ou au début du mois d'août. Nettoyez vos équipements sur place afin d'éviter la dispersion des graines.
(Source : Comité Écologique du Grand Montréal)