Moins d'insectes sur votre pare-brise ? Ils disparaissent
40 % des espèces d'insectes sont en déclin à travers le monde, un tiers étant déjà en voie d'extinction, selon des chercheurs qui ont compilé plusieurs dizaines d'études menées sur 40 ans. Ce qui équivaut, notent-ils, « à l’épisode d’extinction le plus massif » depuis la disparition des dinosaures. C'est l'équilibre de l'ensemble des écosystèmes qui est en jeu.
« La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l'extinction en quelques décennies », alertent les auteurs de cette synthèse publiée dans la revue Biological Conservation.
« La proportion d'espèces d'insectes en déclin (41%) est deux fois plus élevée que celle des vertébrés et le rythme d'extinction des espèces locales (10%), huit fois plus, » soulignent-ils. Chaque année, 1 % supplémentaire s’ajoute à la liste des espèces menacées d’extinction. Dans le même temps, 2,5 % de la biomasse des insectes disparaît.
En Europe, l’urgence de la situation avait été révélée l’an dernier lorsque d'autres études affirmaient que le continent avait perdu plus de trois quarts de ses insectes lors des trente dernières années.
La monoculture mise en cause
L’activité humaine est responsable de cette catastrophe en de multiples aspects, d’après les chercheurs. Ces derniers attribuent la perte de l’habitat à l’urbanisation, la déforestation, la conversion agricole et le recours aux pesticides et aux engrais de synthèse.
Pour avoir une diversité d’insectes, il faut avoir une diversité dans la flore et la faune. Par exemple, une écrasante majorité des papillons ne peuvent pas vivre sans la plante qui accueille leurs chenilles, appelée la plante hôte. La monoculture, qui supprime toute autre flore que celle produite, prive de nourriture les espèces indigènes.
L’impact de cette disparition silencieuse a d’énormes conséquences sur la chaîne alimentaire, ainsi que sur l’économie. Source : Biological Conservation
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