Votre compost a un potentiel caché. Voyez lequel.
Et si le compost que vous avez à la maison devenait votre principale source d'énergie ?
À l'ère des changements climatiques, une source d'énergie renouvelable commence à se tailler une place de choix dans le discours public : la biomasse.
La biomasse correspond à de la matière organique, qu'elle soit d'origine végétale, animale ou fongique.
On peut d'ailleurs la séparer en trois grandes catégories : la biomasse forestière (les résidus de l'industrie forestière, essentiellement), agroalimentaire (ce qui est issu de l'agriculture) et urbaine (comme les matières organiques ménagères, par exemple). On la retrouve sous forme solide, liquide ou gazeuse.
Lorsqu'elle est valorisée, elle peut devenir une source intéressante d'énergie : on peut s'en servir pour produire de l'électricité, de la chaleur ou du carburant, tout dépendant de sa forme. De plus, s'il est capturé pour recréer de l'énergie, les gaz issus de la décomposition de la matière ne se rendent jamais dans l'atmosphère (ce qui diminue les émissions de gaz à effet de serre liés à la biomasse).
La biomasse forestière, soit les résidus organiques issus de l’exploitation des forêts, est la plus utilisée à ce jour dans la province, en raison de la disponibilité de la ressource. Toutefois, les matières issues de la consommation domestique, comme le compost, ont un potentiel encore très peu exploré à l'échelle du Québec.
Une ressource prometteuse
Selon l'Encyclopédie canadienne, il s'agit de la deuxième source d'énergie renouvelable au Canada, après l'hydroélectricité, et représente environ 4% de cette catégorie d'énergie.
Le plus intéressant est que, si elle est bien gérée, la biomasse peut devenir une source d'énergie continue et renouvelable à l'infini. Elle est également peu coûteuse, puisqu'il s'agit essentiellement d'une réutilisation de ressources.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la part de la biomasse dans la production mondiale d’énergie primaire ( ou n'ayant subi aucune transformation) en 2008 s’élève à 10,2 %. Il est d'ailleurs estimé que c’est la ressource qui progressera le plus à l’horizon 2030 dans le monde. Elle pourrait représenter jusqu’à 30 % de toute l’énergie consommée dans le monde d’ici 2050.
Pas si simple
Elle nécessite cependant des infrastructures d’importance pour l’exploiter à son plein potentiel, comme des usines de biométhanisation et/ou de gazéification. Toutefois, une fois que ces bâtiments sont construits, le coût lié à ce type de ressource est pratiquement nul.
Pour le compost urbain, c’est compliqué en raison de la diversité des déchets. Il faudrait notamment trier davantage et avoir plusieurs procédés de mise en valeur pour correspondre à chaque type de déchet.
À l’exception de la biomasse forestière, ce type de ressource est très peu étudié au Québec à ce jour. Il faudra donc des recherches supplémentaires en ce sens afin d'acquérir les connaissances suffisantes pour implanter l'utilisation de la biomasse à grande échelle.
Sources : Hydro-Québec | Encyclopédie canadienne | Recyc-Québec