Les Chic-Chocs et l'Everest ont un point en commun
La portion gaspésienne des Appalaches a une histoire rocambolesque et fascinante.
Il faut d'abord savoir que trois régions géologiques composent le Québec : le Bouclier canadien, la plateforme de l'intérieur et l'orogène des Appalaches.
Les Appalaches sont le résultat d'une puissante collision entre deux anciennes masses continentales, Laurentia (qui correspond à l'actuel nord-est de l'Amérique du Nord) et Baltica (soit une portion du nord-ouest de l'Europe).
Un tel phénomène engendre une pression immense, qui peut provoquer un important plissement de l'écorce terrestre ou l'enfoncement d'une plaque tectonique sous l'autre (ce qu'on appelle la subduction).
Les Chic-Chocs, un ancien océan ?
C'est ce qui s'est produit au Québec : ce qui se déposait jadis au fond d'un ancien océan (soit les sédiments et les vestiges d'animaux marins, par exemple) a donc été soulevé sous l'effet des forts mouvements tectoniques. L'océan, appelé Iapetus, s'est donc fermé.
Ces transformations majeures se sont échelonnées sur une longue période de temps, soit environ 150 millions d'années (bien que ce soit un laps de temps relativement court à l'échelle de temps géologique).
Résultat : des fossiles et des traces de croûte océanique sont aujourd'hui présents au sommet des Chic-Chocs, qui sont le segment québécois de la chaîne appalachienne. Par exemple, l'olivine, qu'on retrouve en abondance près du mont Albert, est un minéral typique des croûtes océaniques et est caractérisée par une couleur verdâtre.
Les sédiments continentaux rougeâtres, qu'on retrouve dans le sud de la Gaspésie (notamment dans la Baie-des-Chaleurs), sont également un témoignage de l'orogenèse appalachienne.
Chic-Chocs et Himalaya, même combat
Ce phénomène est un exemple relativement typique de la formation des montagnes grâce aux mouvements des plaques tectoniques.
C'est le même processus qui est à l'origine de la formation de l'Himalaya : deux masses continentales qui entrent en collision et qui créent une chaîne de montagnes. Un océan séparait également les deux. Des sédiments marins fossilifères ont même été retrouvés au sein de la montagne la plus haute du monde émergé, l'Everest.
Source : Université Laval