Plus de pesticides que jamais dans les rivières du Québec
« Les herbicides associés aux cultures de maïs et de soya sont omniprésents dans l’eau des rivières du sud du Québec », dévoile un rapport préoccupant du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
Le ministère mentionne même une « hausse significative » de la présence de ce type de contaminant.
Le rapport a été publié dans les derniers jours.
Au total, plusieurs dizaines de rivières ont été examinées entre 2015 et 2017 afin de documenter la hausse de la présence de pesticides et d’insecticides dans les cours d’eau et dans les réserves souterraines. Ces cours d’eau ont été ciblés par le ministère en raison de leur proximité avec des cultures de soya et de maïs, qui « […] sont omniprésentes dans plusieurs régions du Québec. En 2016, elles couvraient 745 000 hectares (ha), soit 420 000 ha en maïs et 325 000 ha en soya », peut-on lire dans le document.
« Les herbicides associés aux cultures de maïs et de soya sont omniprésents dans l’eau des rivières du sud du Québec », peut-on lire dans le document, qui a été publié au cours des derniers jours.
Les rivières se situant au sud du Québec, comme la rivière Yamaska et la rivière Richelieu, sont parmi les plus touchées. « Entre 18 et 34 pesticides ou produits de dégradation de pesticides sont détectés dans ces rivières. » Globalement, les cours d’eau du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont moins affectés par les herbicides et les insecticides.
Ces produits chimiques sont utilisés dans les cultures, entre mai et août, afin de limiter la présence de mauvaises herbes dans les champs et d’insectes nuisibles pour l’agriculture. Parmi ces derniers, mentionnons notamment le fameux glyphosate et son produit de dégradation, le AMPA.
Contamination des nappes phréatiques
« Des pesticides ont été détectés dans 7 des 52 puits échantillonnés (13,5 %) et cinq d’entre eux comptent deux produits en même temps. Les puits montrant la présence de pesticides appartiennent tous à des producteurs agricoles. » La liste de contaminants est longue : au moins six sortes d’herbicides, deux insecticides…
Les puits avoisinant les cultures de maïs et de soya ne sont pas les plus à risque. « Dans les zones en culture de pommes de terre où les sols sableux sont particulièrement vulnérables à la contamination, jusqu’à 69 % des puits échantillonnés ont montré la présence de pesticides. »
Toutefois, selon le rapport du ministère, la présence de tels produits dans l’eau potable ne serait pas dangereuse pour la santé humaine à court terme. Toutefois, les effets des pesticides à long terme sont actuellement mal connus.
Insecticides tueurs d'abeilles toujours présents dans les champs québécois
Certains insecticides « […] néonicotinoïdes sont toujours fréquemment détectés, soit en moyenne dans 98 %, 91 % et 54 % des échantillons respectivement pour le thiaméthoxame, la clothianidine et l’imidaclopride ». Les néonicotinoïdes ont fait les manchettes au cours des derniers mois à cause des impacts désastreux qu’ils peuvent avoir sur les abeilles, mais ils peuvent également nuire aux populations aquatiques.
« Presque toutes les semences de maïs et environ 50 % des semences de soya sont traitées avec des insecticides néonicotinoïdes », selon le rapport.
Le gouvernement fédéral souhaite interdire l’utilisation de ces produits d’ici 2021.
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