Pluie torrentielle cet été : cet élément peut jouer un rôle
L'eau précipitable n'a pas été aussi abondante dans l'atmosphère depuis plusieurs décennies, et cela peut jouer un rôle dans les épisodes de pluie torrentielle que le Québec a connu au cours des dernières semaines.
Source de l'image de couverture : Julie Bellefeur, Ville-Saint-Laurent, 9 août 2024
Les vestiges de la tempête tropicale Debby ont durement touché le Québec il y a plus d'une semaine. Inondations, glissements de terrain, maisons ravagées et routes fermées ont affecté des millions de citoyens un peu partout sur le territoire. Certains secteurs ont obtenu plus de 200 millimètres d'eau en à peine 24 h. Montréal a d'ailleurs battu un record, avec 154 millimètres reçus en une journée seulement. De plus, la pluie règne en maîtresse sur le Québec depuis plusieurs jours, ajoutant des accumulations importantes sur des sols déjà saturés.
Qu'est-ce qui se cache derrière toute cette eau?
Vapeur d'eau
L'eau pénètre dans l'atmosphère par évaporation, et devient, par conséquent, de la vapeur d'eau.
Son pourcentage varie, notamment en fonction de la température à la surface. Lorsque la température augmente, la capacité de stocker de la vapeur d'eau dans l'atmosphère augmente, elle aussi. On parle d'une augmentation de 7 % de la quantité de vapeur par degré de réchauffement.
À l'inverse, lorsque le mercure diminue, la vapeur d'eau sera condensée à la faveur des mouvements atmosphériques et ensuite redistribuée par les précipitations un peu partout sur le globe. C'est de cette manière que le cycle de l'eau se régule lui-même.
Par conséquent, plus l'eau précipitable (qui équivaut à la vapeur d'eau) est élevée, plus les épisodes de pluie risquent d'être torrentiels.
Bon à savoir : l'eau précipitable correspond à la quantité d'eau qui pourrait être déversée si toute la vapeur d'eau contenue dans une colonne d'air était condensée. Elle fait donc référence au potentiel de pluie.
Du jamais-vu
Depuis 1940, il n'y aurait jamais eu autant d'eau précipitable dans l'atmosphère qu'en ce moment : c'est ce que révèlent les données de réanalyse ECMWF ERA5. Il y aurait environ 7 % plus d'eau précipitable dans l'atmosphère en juillet 2024 que pendant les mois de juillet moyens compris dans la moyenne 1940-1989.
2023 était, jusqu'à maintenant, l'année où l'eau précipitable était la plus abondante, mais elle est désormais détrônée par 2024, qui est également loin devant la moyenne.
Des épisodes extrêmes plus fréquents?
La capacité de stockage de vapeur d'eau de l'atmosphère est limitée. Cela signifie qu'une plus grande quantité de vapeur d'eau rime avec des épisodes de pluie diluvienne plus importants. D'une manière ou d'une autre, toute cette eau doit sortir; elle ne sera pas nécessairement évacuée plus souvent, mais plutôt sous une forme plus intense.
Cela peut donc avoir des effets concrets sur le territoire en encourageant des phénomènes extrêmes comme celui que le Québec a connu au cours des derniers jours. Il est d'ailleurs possible que de tels incidents se reproduisent.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue