Une destination voyage unique pour vos prochaines vacances!
Il est possible de sortir sa planche et de surfer sur les vagues de certains plans d’eau québécois, notamment dans la grande région de Montréal et dans l’est de la province. Toutefois, ces vagues sont nettement plus petites que celles d'autres endroits sur la planète. Visitons les fonds marins pour mieux comprendre.
Je vous l’accorde, le Québec est loin d’être la destination principale des amateurs et professionnels du surf. Nombreux sont ceux qui s’initient à ce sport pendant des vacances dans le sud. Il en va de soi considérant la taille et la durée de vie des vagues qui s’abattent sur les côtes des pays équatoriaux par exemple. Lorsque les conditions sont propices, on peut jouer dans des vagues de plus de 1,5 mètres aux Îles-de-la-Madeleine. À titre de comparaison, elles peuvent atteindre 3 mètres en Floride et grimper jusqu’à 8 mètres en Californie quotidiennement.
Toutefois, il faut voyager davantage au sud pour trouver l’endroit préféré des surfeurs: Puerto Malabrigo, au Pérou. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une ville portuaire située sur les côtes de l’océan Pacifique. Les vagues de Chicama, comme on les appelle, sont loin d’être les plus hautes. On considère une vague entre 1,5 et 2 mètres comme étant de bonnes conditions de surf. Ce qui démarque Puerto Malabrigo des autres endroits, c’est la durée de vie de ses vagues: elles peuvent voyager sur plus de 4 kilomètres avant de s’abattre sur la rive.
Des explications dans les profondeurs de l’océan
Pour comprendre comment ce phénomène se produit, il suffit de s’aventurer dans les eaux du Pacifique. Selon l’océanographe Andrew Thomas, les vagues de Chicama sont générées par des tempêtes et des fronts qui sévissent à des milliers de kilomètres de l’Amérique du Sud, dans les océans Pacifique et Indien. Leur puissance permet de créer des vagues sans arrêt, qui voguent ensuite vers le Pérou. Au fil du temps, elles s’organisent et voyagent ensemble. Ainsi, une fois arrivées à bon port, elles sont parfaitement espacées pour ne pas interférer entre elles.
Vue aérienne de la côte ouest du Pérou, près de Puero Malabrigo. Les vagues de Chicama sont bien visibles. Crédit : NASA - Landsat 9 - OLI
La durée de vie d’une vague près des côtes dépend de la profondeur du plan d’eau. À plusieurs endroits sur la planète, les fonds marins deviennent graduellement de moins en moins profonds. C’est la configuration parfaite pour qu’une vague perde son momentum et meurt. Ici, à Puerto Malabrigo, les fonds marins conservent une importante profondeur jusqu’à la côte. Bien sûr, ils rétrécissent plus on approche la rive, ce qui permet à la vague de basculer vers l’avant et se prononcer suffisamment pour être « surfable ». Ensuite, les fonds marins restent constants et considérablement creux jusqu’à la rive. C’est ainsi que les vagues de Chicama peuvent garder leur momentum sur de longues distances.
Une côte bien particulière
Les vagues longent la côte de Puerto Malabrigo, de Malpaso à Pier, qui sont séparés par 4 km. Les surfeurs se lancent à l'eau à l'un des quatre points principaux de l'endroit - Malpaso, Keys, El Point, El Hombre - et utilisent plusieurs vagues pour se rendre jusuqu'à Pier. Crédit : NASA - Landsat 9 - OLI
Ce n’est pas tout! Un dernier élément propre à Puerto Malabrigo permet aux vagues de décrocher la palme du paradis des surfeurs. En effet, généralement, les vagues voyagent de façon perpendiculaire à la côte au Chili et au Pérou. En d’autres mots, elles foncent vers la rive. Par contre, les vagues de Chicama voyagent plutôt parallèlement à la côte. Cela est dû à la configuration géologique de l’endroit. L’arc créé par la croûte continentale est d’un angle parfait pour que les vagues suivent la rive sur plusieurs kilomètres. Elles s’échouent graduellement dans le virage jusqu’à ce qu’elles reviennent perpendiculaires à la rive, dans le secteur Pier de Puerto Malabrigo.
Si vous êtes amateurs de surf, les professionnels vous conseillent de visiter Puerto Malabrigo entre Mars et Novembre, là où les vagues sont les plus intenses. D’ailleurs, les vagues de Chicama sont si importantes pour la communauté péruvienne qu’elles sont protégées par le gouvernement du pays.
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