Cette année, le trou dans la couche d’ozone est particulièrement vaste
En 2019, le trou était le plus petit jamais mesuré. Un an plus tard, il est un des plus grands depuis longtemps. La taille de celui-ci n’est pas que directement liée aux gaz émis par l’activité humaine, les conditions météo y sont aussi pour beaucoup. En 1987, la communauté internationale réunie dans la métropole a signé le “protocole de Montréal” qui a pour objectif de réduire et à terme d'éliminer complètement les substances qui réduisent la couche d'ozone. De tous les protocoles signés sous l’égide des Nations unies, celui de Montréal est souvent cité en exemple comme une preuve d'efficacité de ce processus onusien. À ce jour, il a été signé par les 197 pays membres de l’ONU.
L’hiver austral a amplifié la taille du trou
On retrouve dans notre atmosphère une grande quantité de chlorofluorocarbures émis par l’Homme pendant des décennies. Ce type de gaz était utilisé dans les bombes aérosol et les gaz réfrigérants. Ces derniers contiennent des composés chimiques dans lesquels on retrouve du chlore (Cl) et du Brome (Br). Pendant l’hiver austral, l’Antarctique se refroidit beaucoup. Il se forme alors des nuages stratosphériques polaires, composés de fins cristaux de glace, mais parfois aussi, d’acide nitrique. La formation de ces nuages active les molécules de chlore et de brome qui entraînent la destruction de l’ozone.
Ce phénomène est également amplifié par l’intensité du vortex polaire. Comme c’est le cas dans l’hémisphère Nord, le vortex sera concentré directement sur le pôle si le courant-jet polaire est assez intense pour le circonscrire à cet endroit. Pour que ce courant soit intense, il faut qu’il y ait une bonne différence de températures entre les latitudes plus élevées et le cercle polaire. Cette année, cette différence est assez grande pour que le courant-jet polaire soit très actif et contienne le vortex sur le pôle. Celui-ci concentre l’air froid à cet endroit et favorise la formation des nuages stratosphériques polaires.
Même si, quand on parle de trou dans la couche d’ozone, on fait généralement référence à celui situé au-dessus de l'Antarctique, il se forme également un trou similaire au-dessus du pôle Nord. Il est moins vaste, car les températures ne sont pas aussi basses qu’en Antarctique. Le vortex est donc moins intense et la formation de nuages stratosphériques polaires moins fréquente.