Le ciel bientôt constellé de fausses étoiles ?
Vous avez peut-être aperçu un « train » d'étoiles dans le ciel ces derniers jours : il s'agit des 60 premiers satellites du programme Starlink de SpaceX, qui compte en comprendre 12 000 graduellement d'ici huit ans. De quoi susciter de nombreuses inquiétudes sur l'intégrité du paysage céleste nocturne.
Le 23 mai dernier, une traînée d’une soixantaine d’étoiles était apparue dans le ciel. Un spectacle occasionné par le déploiement de la première série de satellites Starlink.
Peu après ce lancement, les observateurs ont rapidement noté que la luminosité de ces points alignés était très, très intense. Chacun de ces petits (227 kg) appareils est plat, blanc et dispose de grands panneaux solaires : selon l'angle de ces panneaux et l'orbite adoptée, ils peuvent renvoyer beaucoup de lumière vers la Terre.
Or, le programme de SpaceX prévoit bâtir une mégaconstellation de 12 000 de ces satellites qui orbiteront à 550 km au-dessus de nous pour connecter le monde entier à Internet.
De quoi lever de nombreuses inquiétudes sur la qualité future du ciel nocturne et des observations astronomiques.
« Nous étions très alarmés par la brillance des premiers jours, mais aujourd'hui on se rend compte qu'ils ne sont pas si lumineux, a expliqué l'astronome néerlandais Marco Langbroek à l'AFP. Nous en saurons plus dans les prochaines semaines et prochains mois, en fonction de l'orbite finale ». Mais si les futures mégaconstellations sont aussi brillantes que dans les premiers jours de Starlink, « dans moins de 20 ans, les gens verront plus de satellites que d'étoiles à l'oeil nu pendant une bonne partie de la nuit » , s'alarme Bill Keel, astronome à l'université de l'Alabama, toujours selon des propos recueillis par l'AFP.
Elon Musk, PDG de SpaceX, a essayé de répondre sur Twitter aux critiques : « Starlink ne sera vu par personne sauf ceux qui regardent très précisément, et aura à peu près 0 % d'impact sur les progrès de l'astronomie ». Il a argué que fournir Internet à des « milliards de gens économiquement désavantagés » était un « bien supérieur ». Mais il a tout de même dit avoir demandé à ses équipes de réduire l'albédo (la part de lumière renvoyée par la surface des satellites) des prochains appareils. « C'est bien, mais personne n'y avait réfléchi 60 secondes auparavant », ironise Bill Keel.
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