L'Univers rempli d'air, un scénario catastrophe?
Envoyer des humains dans l’espace relève de l’exploit scientifique, afin qu’ils puissent survivre dans cet environnement hostile. Toutefois, si l’univers était rempli d’air, il serait plus facile de partir à la conquête du firmament, non? Pas vraiment…
À première vue, l’idée semble parfaite. Les astronautes n’auraient pas besoin de casque pour respirer librement. Malheureusement (ou heureusement), les différents gaz qui composent l’atmosphère ne servent pas seulement respirer. Ils ont également des effets sur tout ce qui nous entoure.
Entendre la mélodie de l’Univers
Grâce à l’air, les sons de l’espace auraient un moyen de transport pour voyager. En effet, les objets qui nous entourent, en bougeant, font vibrer les molécules qui composent l’air. Ces ondes peuvent se rendre jusqu’à nos oreilles. Un peu comme lorsqu’on lance une roche dans un lac : de petites vagues circulaires se forment autour de l’impact, et s’estompent tranquillement alors que l’eau reste en place. Dans le firmament, c’est le même scénario : les étoiles explosent, les planètes vibrent, les vents solaires soufflent... Tout ceci, et encore plus, ont le potentiel de faire vibrer les molécules, si l’espace était rempli d’air.
Simulation où une mélodie est créée à partir des notes que font les planètes du système solaire en vibrant.
Malheureusement, un astronaute en sortie spatiale n’entendrait pas vraiment tous les sons que produisent les corps célestes. Comme sur Terre, plus on est loin de l'émetteur, plus il est difficile de percevoir le bruit qu'il fait. Imaginez : s'il est impossible de percevoir les sons émis à quelques kilomètres seulement, comment pourrions-nous entendre la vibration de Saturne, à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres de la Terre? Eh oui, la mélodie de l’Univers ne peut être une réalité.
Là où tout se corse…
Entendre et respirer sont les éléments positifs d’un espace rempli d’air. Par contre, notre monde ne serait pas tout rose dans un tel scénario. En fait, il serait extrêmement sombre. En effet, au moment où l’air s’installerait dans le firmament, tout s’effondrerait. Premièrement, la Terre commencerait par attirer l’air de l’espace dans son atmosphère, en raison de la gravité. Une plus grande pression atmosphérique serait donc présente sur notre planète, ce qui écraserait toute forme de vie, les humains inclus. Plus la pression est importante, plus les températures peuvent s’élever. C’est ce qui se produirait sur Terre à ce moment-là. Ainsi, de violents incendies feraient rage partout sur le globe. D’ailleurs, ces flammes seraient notre unique source de lumière. Effectivement, plus elles doivent traverser d’obstacles, plus les ondes lumineuses se diffusent, tout comme les sons. Ainsi, celles émises par notre étoile auraient de la difficulté à atteindre la Terre, la plongeant dans une nuit sans fin. Tout cela surviendrait dans les 24 heures suivant l'apparition d'air dans l'Univers.
Photo : Matt Howard
Un autre élément dévastateur serait la friction dorénavant présente dans l’espace. Présentement, les symbioses entre les planètes et le Soleil, tout comme celle de la Terre et la Lune, sont possibles puisque rien ne peut arrêter leur rotation. L’air qui serait présent dans l’espace créerait une résistance, ce qui ralentirait la rotation de la Terre et la révolution de la Lune. Cela se produirait relativement tranquillement. C’est après dix à cent mille ans que notre satellite entrerait en collision avec la Terre, qui elle, serait engloutie par le Soleil par la suite.
Ailleurs dans le Système solaire
Voilà le destin qu’attend la Terre si l’espace se remplit subitement d’air, un scénario hypothétique, puisqu'impossible. Bien entendu, d’autres corps célestes flottent dans notre système solaire et eux aussi vivraient les conséquences catastrophiques d’un tel événement.
Tout comme la Terre, les planètes telluriques comme Mercure, Vénus et Mars, finiraient par s’écraser sur le Soleil. Le sort des géantes gazeuses, comme Jupiter et Saturne, est bien différent. Elles aussi attireraient les gaz de l’air dans leur atmosphère, grâce à la gravité. Toutefois, à défaut de voir tout s’écraser, leur taille augmenterait graduellement, tout comme leur masse. Ainsi auraient-elles la possibilité de devenir des étoiles à proprement dit. Pour y arriver, Jupiter doit gagner au moins 60 fois sa masse actuelle et Saturne, au moins 50 fois. Dans notre monde, un tel événement est plutôt impossible.
De plus, tout le firmament vivrait un méchant changement. Les scientifiques croient que de nouveaux types d’étoiles verraient le jour, comme celles composées majoritairement d’oxygène et de nitrogène. Cette composition est introuvable et impossible dans l’Univers que l’on connaît. Bien entendu, ces gaz font partie de la composition de l’air, à 21 % et 78 % respectivement. Finalement, l’espace devrait finir par s’effondrer sur lui-même et sa masse augmenterait. Selon les simulations, cela pourrait contribuer à arrêter son expansion. La conclusion de cet événement serait un retour à la naissance de tout, c’est-à-dire le big bang.
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