On a reçu une « météorite » par la poste... en est-ce vraiment une?
Un auditeur nous a fait parvenir par la poste ce qu’il croit être une météorite. Direction le Planétarium où un expert analysera une météorite… ou un simple caillou terrestre.
À peine arrivés au Planétarium, colis à la main, nous nous dirigeons vers le laboratoire. C’est là qu’André Grandchamps, astronome et conservateur de la collection de météorites du Planétarium de Montréal, et le reste de l’équipe assurent l’entretien des météorites qui font partie de la collection du Planétarium. La dernière fois que l’expert s'est fait donner une météorite, c’était il y a 30 ans. La probabilité que le caillou qui se cache dans le colis en soit une est donc très mince. « J’espère toujours que ça se reproduise : il me semble que je suis dû pour en avoir une deuxième », mentionne en riant l’expert.
Il s'agit ici de la météorite « Canyon Diablo » qui a été retrouvée en Arizona, aux États-Unis. Celle-ci provient du noyau d'un astéroïde.
Premier signe : le nombre de trous
« Ce n’est pas une météorite », confirme à vue d'œil M. Grandchamps. D’abord, ce qu’on remarque : le nombre de trous que l’on retrouve sur le caillou. « Ça veut dire que lorsque l’échantillon s’est formé, il y avait de l’air autour. Or, les météorites, ça vient de l’espace, où il n’y a pas d’air. On ne retrouvera donc pas ce genre de trou là », explique-t-il. Selon l'expert, il s'agit plutôt d'un résidu de fonderie, qui provient de l'extraction du fer à partir de la terre. On les retrouve principalement près des voies ferrées.
C'est ce qu'on m'apporte le plus souvent et qu'on confond le plus avec une météorite — André Grandchamps
Deuxième signe : les arêtes aiguës
Lorsqu’on analyse ce qu’on croit être une météorite, les experts vont y coller un aimant. « La grande majorité des météorites contiennent du fer », note-t-il. L’échantillon que nous avons amené au Planétarium réagit légèrement à l’aimant puisqu'il contient une petite quantité de fer. Lorsque M. Grandchamps fait le même test sur la météorite Canyon Diablo, on voit clairement qu'elle est très magnétique. « Les arêtes aiguës sont mauvais signe. Quand une météorite entre dans l'atmosphère, elle est effritée en traversant les couches d'air. Ça va donc venir lisser la surface », ajoute-t-il.
Ces météorites proviennent de la planète Mars.
À PROPOS DE L’EXPERT : André Grandchamps est astronome et conservateur de la collection de météorites du Planétarium de Montréal. Il a développé son expertise en matière de météorites en 1994, à la suite d’une chute de l’une d’elles à Saint-Robert, en Montérégie.
Il est important de noter que le Planétarium de Montréal n’offre pas le service d’analyse de météorites au grand public.