L'ouragan le plus intense de la saison frappe fort
L'océan Atlantique est en ébullition depuis le début de la saison 2020, et ce n'est pas terminé. Eta, maintenant au stade d’ouragan majeur, a frôlé la catégorie 5. Il devient, avec Laura, l'un des monstres météo les plus forts de la saison. Il vient de toucher terre au Nicaragua.
Maintenant à une vitesse de 241 km/h, l’ouragan de catégorie 4 Eta est surveillé de près par les autorités et habitants de l’Amérique centrale, là où il vient de toucher terre. Le Nicaragua est le premier pays sur sa trajectoire.
Il faut remonter à 2008 pour qu'un ouragan majeur de cette force sévisse en novembre. Cette saison, seul l'ouragan majeur Laura a enregistré des vents aussi puissants en août dernier. Toutefois, Eta détient une pression plus basse et devient donc l'ouragan le plus intense dans le bassin atlantique. Plus la pression est basse et plus une tempête est violente.
Après avoir perdu en intensité, Eta devrait remonter vers le Mexique avant de retourner dans les eaux, vers la mer des Caraïbes. C’est là où il pourrait trouver un second souffle et redevenir tempête tropicale au cours du week-end prochain. On surveillera sa trajectoire puisqu’il pourrait causer des dommages pour Cuba, entre autres. Pour l’instant, les modèles météorologiques prévoient qu’Eta fera du surplace sur l’île cubaine avant de prendre une trajectoire vers l'ouest. C'est à ce moment qu'il aurait le potentiel de redevenir un ouragan avant d'aller visiter les États-Unis.
Cependant, ce sont les pays de l’Amérique centrale qui doivent s’attendre aux plus grandes conséquences. Les dégâts que pourrait causer Eta peuvent être importants. On surveille de près l’onde de tempête, puisque des vagues de plus de six mètres pourraient s’abattre au Nicaragua causant des inondations. La pluie attendue contribue aussi à augmenter le potentiel d’inondations dévastatrices. 900 mm pourraient se déverser entre le Nicaragua et le Honduras alors que le Belize, le Panama et le Costa Rica peuvent recevoir jusqu’à 600 mm d’eau.
Et si Eta marque l’histoire ?
C'est la deuxième fois de l'histoire que l'alphabet grec est utilisé pour nommer les tempêtes tropicales. Eta est la dernière en liste et est la 28e à avoir été nommée cette saison. C'est également la toute première fois qu’on retrouve un ouragan de ce nom dans le bassin atlantique. 2020 devient donc, avec 2005, l'année la plus fructueuse en termes de systèmes nommés. À noter que cinq noms ont été retirés de la liste après la saison 2005 : Dennis, Katrina, Rita, Stan et Wilma. Pour l’instant, aucun ouragan ne semble avoir été assez dévastateur pour que son nom soit retiré de la liste à jamais en 2020. Toutefois, qu’arriverait-il si Eta frappe très fort au Nicaragua ? Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il n’est pas question de retirer un nom grec pour les années futures. En effet, cette lettre, Eta, continuerait d’être utilisée. Cependant, une mention serait apportée dans les dossiers des noms retirés. On y inscrira son nom, ainsi que son année d’activité. Donc, si Eta marque l’histoire en 2020, un autre ouragan du même nom pourrait lui aussi être majeur dans le futur.
La saison des ouragans s'échelonne jusqu'au 30 novembre. Si la tendance se maintient, il est même possible que 2020 fracasse le record de 2005, puisqu'une autre tempête pourrait se former d'ici la fin officielle de la saison. Si c'est le cas, 2020 deviendrait donc l'année la plus explosive depuis le début de la collecte des données.
