60 cm de neige en un jour : voici le coupable

Une bombe météo vient tout juste de traverser de nombreuses régions de l'est de l'Amérique du Nord. La Nouvelle-Angleterre, aux États-Unis, a été particulièrement touchée. Qu'est-ce qui explique une telle intensification ?


En bref :

  • Une bombe météo qui traverse le continent;

  • 60 cm sont tombés sur Boston;

  • Le courant-jet propice à ce type de système;

  • Le Gulf Stream joue un rôle de premier plan.


La ville de Boston a carrément été ensevelie sous la neige : près de 60 centimètres sont tombés au passage de la bombe météo. Cela a permis d’égaler le précédent record de la plus forte quantité de neige tombée en une seule journée, établi en 2003.

De violentes rafales allant jusqu’à 120 km/h ont également été observées dans le secteur.

La ville est paralysée : les transports sont extrêmement difficiles, des coupures d’électricité ont été recensées un peu partout sur le territoire, et des températures glaciales sont toujours bien présentes. Des milliers de vols ont été annulés. Les chasse-neige sont à l'œuvre pour permettre à la vie de reprendre son cours. Les autorités ont tout de même demandé aux citoyens d’éviter les déplacements non-essentiels pour le moment.

La Nouvelle-Angleterre a été la plus touchée par ce puissant système.

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Le nord-est des États-Unis n'a pas été la seule région à y avoir goûté : les Maritimes et une portion du Québec ont, eux aussi, eu droit à des vents violents et à de bonnes quantités de neige.


Bon à savoir : une bombe météo est un système dépressionnaire qui prend beaucoup d'intensité très rapidement. La pression centrale d'une perturbation doit effectivement perdre au moins 24 mbar/hPa au cours d'une période de 24 heures.

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Le Gulf Stream joue un rôle majeur

Le coupable ? Le Gulf Stream, ce courant océanique qui prend sa source près de la Floride et remonte toute la côte est américaine, pour se diluer dans l’océan Atlantique nord, près du Groenland.

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Ce courant est actuellement un peu plus chaud que d’habitude, soit de 2 à 3 °C au-dessus des normales. Les tempêtes qui empruntent la côte est américaine sont donc alimentées en humidité et en énergie. Les précipitations qu’elles sèment sur leur passage sont donc plus importantes. Dans le cas de la bombe météo qui a frappé une large portion de l’est du continent nord-américain, incluant le Québec, cela joue un rôle significatif. Cette dernière serait effectivement de 15 à 20 % plus gorgée en humidité que les tempêtes des dernières décennies.

Un courant-jet favorable aux systèmes côtiers

Le courant-jet a profondément plongé dans les terres américaines, permettant ainsi à de nombreux systèmes de remonter les berges du continent.

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Ces derniers, alimentés par la chaleur et l’humidité du Gulf Stream, ont donc la possibilité de gagner en force et de déverser d’abondantes précipitations dans leur sillage.

Cela peut donc expliquer, en partie, les trois bombes météo qui ont frappé l’est du continent au cours du seul mois de janvier.


À VOIR ÉGALEMENT : Pour mieux comprendre ce qu'est une bombe météo, les explications de Réjean Ouimet