Les experts se prononcent : l'été 2024 sera...

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L'été 2024 sera spectaculaire, mais attention au cadeau empoisonné. Prévision.


En bref :

  • L'été sera chaud au Québec, dans les Maritimes et en Ontario;

  • La deuxième portion de l'été sera plus chaude et plus humide;

  • Plus de journées orageuses et plus de temps violent que la moyenne;

  • Périodes de sécheresse possibles;

  • L'été 2024 se prolongera en septembre.


Un monstre à deux têtes

Les experts de MétéoMédia prévoient un été qui se déroulera en deux temps. La première portion s'annonce plus saisonnière avec des températures agréables. Puis, lorsque la saison entamera son virage vers la chaleur, celle-ci sera bien appuyée. De plus, un important pompage d'humidité en provenance du golfe du Mexique est anticipé. Bonne nouvelle pour les amateurs de chaleurs estivales : l'été se prolongera en septembre. Toutefois, un été chaud et humide n'est pas sans risques. Pensons notamment au temps violent. Selon Réjean Ouimet, expert météorologue, les mauvais côtés de la saison vont causer des ennuis.

« L’été 2024 a deux facettes assez distinctes, explique Réjean Ouimet. Un premier aspect qui va dans le sens d’un été flamboyant, spectaculaire, ou même de rêve. L'autre aspect est plutôt du côté du risque. En effet, par moments, il risque de virer au cauchemar, du moins pour certains. »

« S'il fait trop chaud trop longtemps, certains pourraient trouver le temps long, estime André Monette, chef de la météorologie. Par exemple, une personne qui vit au centre-ville sans climatiseur. Il faudra surveiller les problèmes liés aux feux de forêt, à la sécheresse et même à une éventuelle pénurie d'eau.

TEMP - AMERIQUE DU NORD

L'installation de la chaleur

Là où le gros de la chaleur sera concentré, au Québec, en Ontario et dans les Maritimes, il y aura plus de journées à 30 °C que la moyenne. À Montréal, depuis environ 35 ans, on en dénombre une bonne douzaine durant l'été. Au sud de la frontière, un dôme de chaleur prend naissance dans le centre du pays. Cet été, ce phénomène prendra de l'ampleur en se rapprochant du Québec. Ce processus prendra quelques semaines avant de s'installer pour qu'un apport de chaleur bien appuyée soit palpable chez nous.

« La chaleur est au rendez-vous, affirme Réjean Ouimet, un peu à l’image des derniers étés depuis 2020, à l'exception de 2023 qui était un été El Niño et en demi-teinte. Cet été sera dans le haut du tableau des saisons les plus chaudes. Le cœur de l’air le plus anormalement chaud va se trouver sur le sud des Grands Lacs. Le Québec sera suffisamment près pour hériter de débordements particulièrement torrides. Encore une fois, les fortes chaleurs sont plus susceptibles de se produire de juillet vers le mois d’août. Il faut comprendre ici que le début de la saison estivale sera plus hésitant en juin. »

« Durant la première moitié de la saison, le dôme de chaleur est encore trop au sud de nos régions, précise André Monette. Le contexte ne favorise pas les poussées de chaleur vers le nord. Les facteurs sont donc moins propices dans la première moitié de l'été.

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JOURS AVEC 30 (CANADA)

Vers un été extrême en Ontario


Un été électrisant

Durant un été caractérisé par l'abondance de chaleur et d'humidité, attendons-nous à du temps violent. L'édition 2024 s'annonce particulièrement riche en journées orageuses. De fait, une saison moyenne compte 17 jours avec orages violents au Québec. Cette année, ce nombre sera bonifié. Le contexte atmosphérique favorisera l'émergence d'un courant actif alimenté par un contraste de températures. Ce corridor va déborder surtout dans les régions du sud de l'Ontario et du Québec. Avec un tel scénario anticipé, gardons à l'esprit que des événements violents peuvent survenir très rapidement. Restez à l'affût en consultant les prévisions et les alertes.

« Le dôme de chaleur représente une source d’énergie considérable, note Réjean Ouimet. Autour de celui-ci, on a une zone lourdement perturbée caractérisée par des orages. On l’appelle la « ceinture de feu ». Pour l’essentiel de la saison, ce corridor sera à l’ouest avec du temps violent. Le risque est plus grand cette année de connaître de tels épisodes au sud du Québec et sur le sud de l’Ontario. Avec la remontée du dôme de chaleur tropicale vers nos régions, on est en droit de s’attendre à du temps orageux particulièrement intense. »

CEINTURE DE FEU 2

Jours de pluie

Les météorologues estiment que les précipitations seront moins copieuses que la normale cet été, notamment au Québec et en Ontario. Les Maritimes devront s'attendre à subir les restes de tempêtes tropicales. Étant donné l'activité tropicale plus intense anticipée, les probabilités sont plus grandes que certains de ces gros systèmes déversent de grandes quantités de pluie dans ces secteurs. Toutefois, des périodes prolongées sans pluie risquent de créer des problèmes, notamment chez les agriculteurs. De plus, les feux de forêt constituent un autre risque si la pluie se fait trop attendre.

« On prévoit un été sous la normale en ce qui concerne les précipitations, précise André Monette. Il y aura moins de jours de pluie, mais un gros orage qui génère 80 mm est capable à lui seul de contribuer à rattraper la moyenne. Toutefois, ces phénomènes sont très localisés et ça peut même devenir un problème. Quant aux feux de forêt, il y a un risque. Cela ne veut pas dire qu'on aura un nombre record d'incendies comme en 2023, mais les éléments déclencheurs seront à surveiller.

PRECIP - AMERIQUE DU NORD

Tropiques très actifs

L'activité tropicale va retenir l'attention cette année, surtout à compter du mois d'août. En effet, un scénario favorable se dessine : le retour du phénomène La Niña durant l'été, des eaux très chaudes en surface et un faible cisaillement du côté de l'Atlantique. Ces facteurs vont contribuer à l'émergence de cyclones majeurs durables. Évidemment, les régions les plus à risque de subir les tumultes de ces tempêtes sont les Caraïbes, mais la côte est américaine et les Maritimes demeurent vulnérables.

« Un dernier risque : les ouragans qui pourraient venir nous hanter, surtout en fin de saison, affirme Réjean Ouimet. Le développement de l’anticyclone des Bermudes va orienter ces tempêtes tropicales qui pourraient à l’occasion déborder au Québec. Les fortes pluies et forts vents qui les caractérisent pourraient alors donner une tout autre couleur à notre été. »

OURAGAN - LANDFALL

Un peu plus tard dans les Maritimes


Avec la collaboration de Patrick Duplessis, Réjean Ouimet et André Monette, météorologues.


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