L'Atlantique est anormalement calme, mais cela pourrait vite changer
Silence radio dans l'océan Atlantique depuis déjà plusieurs semaines. Cependant, la tendance pourrait se renverser rapidement dans les prochains jours.
En bref :
Calme plat dans l'océan Atlantique ;
Le premier ouragan est en retard par rapport à la moyenne ;
L'action pourrait reprendre bientôt/.
Au cours des sept dernières années, la première tempête tropicale du bassin atlantique s’est manifestée avant le début officiel de la saison, le 1er juin. Ces évèenements hâtifs ont contribué à donner l’impression d’une saison léthargique jusqu’à présent. En réalité, le premier système de 2022, Alex, est arrivé seulement quelques jours après la date officielle, c’est-à-dire le 5 juin. Par la suite, Bonnie s’est formée le 1er juillet et Colin a suivi le lendemain.
Depuis, c'est silence radio dans l'Atlantique. Aucun système ayant une puissance suffisante pour être nommé ne s'est développé. Un des facteurs qui expliquent cette tranquilité est la présence de sable en provenance du Sahara, qui venait mettre des bâtons dans les roues de l'activité tropicale.
Pour la première fois depuis 1982, l'océan Atlantique n'a connu aucune tempête nommée entre le 3 juillet (soit après Colin) et le 26 août. En comparaison, pas moins de neuf tempêtes nommées s'étaient formées à pareille date l'an dernier. L'une d'elles, Ida, a même évolué en ouragan de catégorie 4, devenant le plus fort à toucher terre dans le sud des États-Unis depuis Katrina, en 2005.
Malgré un contexte favorable...
C'est un peu étrange, puisque le contexte est idéal pour une saison active. La présence de La Niña, une anomalie d'eau froide située dans le Pacifique, amplifie souvent l'activité tropicale de manière considérable. Même si le phénomène est toujours bien là, ce n'est pas suffisant pour voir des tempêtes dignes de ce nom.
Le bassin accumule donc un certain retard : en moyenne, le premier ouragan se forme autour du 11 août. Il faut généralement patienter jusqu'au 1er septembre pour observer le premier ouragan majeur, soit de catégorie 3 ou plus sur l'échelle de Saffir-Simpson. Pour le moment, rien n'indique que ce seuil sera atteint.
L'apogée approche
Cependant, la situation peut changer rapidement. La période la plus active pour les ouragans approche : on atteint l'apogée généralement au début du mois de septembre. La température des eaux dans le bassin atlantique équatorial est alors à son plus chaud. Les vents sont également un peu plus calmes en raison du contraste moindre entre les masses d’air. Ce contexte fait en sorte qu’il y a moins de cisaillement, une composante qui nuit à la formation de tempêtes tropicales. La Niña pourrait aussi contribuer à une activité élevée au cours des semaines à venir.
Deux zones sont actuellement à surveiller vers l'Amérique du Sud. Le développement d'activité tropicale n'est pas à exclure, ce qui pourrait donner un nouveau souffle à la saison. La situation sera à suivre de près au cours des prochains jours.
La NOAA prévoit toujours une saison très active, avec entre 14 et 20 systèmes nommés d'ici la fin du mois de novembre. De ce nombre, six pourraient devenir des ouragans, et entre trois et cinq pourraient même atteindre le seuil d'ouragan majeur.
