Bordées : le Québec n’a pas connu une telle situation en 14 ans

Un retard difficilement récupérable. Prévision.


Manque de neige

L'hiver 2023-2024 se distingue à plusieurs égards, notamment en ce qui concerne le manque de neige. Les températures exceptionnellement douces ont réduit à zéro les chances de neige au mois de décembre et durant la première semaine de l'année. L'absence de tempêtes a caractérisé le mois dernier, le moins neigeux en 25 ans !

« Ceci remet en lumière le côté exceptionnel de notre hiver à ce jour, estime Réjean Ouimet, météorologue. Le mois de décembre a été le moins actif en tempêtes de neige (2 contre une moyenne de 6 ) depuis 1999. Rappelons qu'à l’époque, le mois de janvier avait été assez costaud en tempêtes avec 7 épisodes au Québec. »

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Longue disette

Les chutes de neige abondante, ou bordées de 15 cm et plus sont en panne sèche depuis le 11 décembre. Un intervalle aussi long remonte donc à 2010. En moyenne, le Québec reçoit un de ces épisodes tous les cinq à sept jours. Depuis le mois d'octobre, la province a reçu 10 bordées, mais c'est surtout en novembre que la neige s'est manifestée.

« Un rattrapage s’impose, poursuit Réjean Ouimet. Jusqu’au 11 décembre, la chronologie des tempêtes avait été respectée. Puis, une panne sèche qui a tenu à 2 facteurs : l’absence de froid sur le continent et de contraste formateur de tempêtes. Et quand tempêtes il y a eu, elles furent douces avec de la pluie (cas du 17-18 décembre avec un déluge en eau mémorable. »

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Rattrapage en vue

Un changement de paradigme est anticipé pour le Québec durant les prochaines semaines. Un régime de temps plus froid avec des descentes d'air arctique ouvrirait la porte à des chutes de neige importantes. Toutefois, lorsque de telles séquences de panne sèche surviennent, il est presque impossible d'enregistrer suffisamment de tempêtes pour se rapprocher de la moyenne. Gardons à l'esprit que l'hiver est loin d'être terminé.

« Au final de la saison dans les cas de longue disette, la logique du nombre de tempêtes pour tout l’hiver n’a pas été respectée, précise Réjean Ouimet. Donc, le retard pris lors de la panne sèche laisse des traces sur la saison. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Nicolas Lessard, météorologues.


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