Ces ailes d'avion « disparaissent » au décollage

Comment ce phénomène a-t-il pu se produire ?

Il est relié à la mécanique de formation des nuages. Un nuage est un amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes. Son premier ingrédient est donc la vapeur d'eau. De ce côté, pas de problème, il y en a partout sur la planète en plus ou moins grande quantité.

La formation du nuage nécessite également du chaud et du froid. En fait, quand l'air chaud se refroidit, la vapeur d'eau qu'il contient se condense. L'eau à l'état gazeux (vapeur) devient liquide (gouttelettes). Il faut cependant ajouter un autre ingrédient : des microparticules. C'est grâce à ces petites saletés que la vapeur d'eau peut devenir liquide. On les appelle des noyaux de condensation.

Dans le cas qui nous intéresse, il y a une autre petite variable : la pression.

Les ailes d'un avion sont conçues de façon à ce que l'air qui passe dessous crée une haute pression et celui qui glisse sur le dessus cause, quant à lui, une basse pression. Cette inégalité de la pression au niveau des ailes assure le maintien de l'avion en vol. En fait, c'est la haute pression sous les ailes qui supporte l'avion.

Comme le montre la vidéo, le ciel est complètement couvert et le plafond nuageux est assez bas. C'est le signe qu'il y a 100 % d'humidité à cet endroit. La haute pression sous les ailes réchauffe l'air tandis que la basse pression au-dessus de l'aile refroidit l'air.

Ainsi, outre la vapeur d'eau, l'air chaud et l'air froid, la formation du nuage requiert des noyaux de condensation. Ce sont les saletés expulsées par les moteurs qui vont servir de noyaux de condensation. Au fur et à mesure que l'avion accélère, les zones de pression se forment et la saleté propulsée par les moteurs transforme la vapeur d'eau en fines gouttelettes ou si vous préférez, en nuage.

À plus haute altitude, le phénomène se dissipe, car il n'y a plus assez de vapeur d'eau disponible. Vous pouvez être témoin de cette réaction au quotidien puisque c'est le même type de nuage qui se forme lorsque vous ouvrez une canette de soda.

Un texte de Patrick De Bellefeuille

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