Cette tempête est un véritable casse-tête. Voyez pourquoi.
Lorsque l'on regarde les prévisions : un jour, une tempête de neige est prévue et le lendemain de la pluie ! Que s'est-il passé ? Pour mieux comprendre pourquoi nos prévisions changent aussi rapidement il faut alors chercher à comprendre comment sont faites les prévisions. Toutes les explications ici.
Afin de mieux prévoir les futures conditions météorologiques, il est important de connaitre la situation actuelle en récoltant les observations par les satellites ou grâce aux stations météos, radiosondages et autres. C'est la première étape !
Toutes ces données sont ensuite analysées et traitées par des modèles météos qui pourront ainsi simuler l'évolution de l'atmosphère grâce à de nombreuses équations mathématiques qui s'appuient sur des lois physiques. Le résultat des simulations de ces modèles numériques donnera alors des scénarios possibles de l'évolution de l'atmosphère. À MétéoMédia, nous utilisons les modèles canadien, européen et américain.
La dernière étape de la prévision est faite par l'expertise du prévisionniste, qui choisit le scénario le plus probable.
Dans le cas présent notre système s'est formé jeudi matin et affecte le Québec dès jeudi soir. Le préavis est donc très court afin que les modèles récoltent les observations. C'est pour cela que dans les derniers jours les modèles voyaient des trajectoires différentes mais aussi des quantités de précipitations différentes. Prenons l'exemple pour Montréal où un des modèles prévoit 40 cm alors qu'un autre en prévoit que 5 cm.
Également, la limite entre l'air chaud et froid est fine : il est donc facile de basculer de la pluie à la neige. La topographie va donc aussi jouer un rôle puisque l'air en surface sera plus froid dans les terrains montagneux et donc des accumulations de neige plus probable.
À noter tout de même que les innovations dans ce domaine ne font qu'augmenter et réduisent petit à petit les incertitudes. Par exemple, les prévisions d'ensemble vont simuler plusieurs scénarios possibles en changeant quelques paramètres de l'état initial de l'atmosphère, au lieu de suiver un seul et unique scénario par modèle. Plus les scénarios vont diverger plus les probabilités de l'occurrence du scénario seront faibles et vice versa.
À VOIR ÉGALEMENT : Les incroyables du mois de mars