Cette ville est blindée contre les canicules

Toutes les régions du Québec sont susceptibles de connaître au moins un épisode de chaleur caniculaire au cours de la saison estivale. Toutes ? Non ! Un secteur résiste encore et toujours à la chaleur envahissante : une portion de la Côte-Nord, incluant la ville de Sept-Îles.


Depuis 2000, les chances que Sept-Îles connaissent une canicule en bonne et due forme pendant la saison estivale sont... nulles. Cette tendance se reflète en ce moment : alors que le reste du Québec méridional étouffe sous une humidité accablante, la ville de la Côte-Nord s'en sort avec un mercure frôlant les 20 °C (et des températures ressenties oscilllant aussi autour de cette marque).

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Deux facteurs expliquent le fait que la Côte-Nord se sauve généralement des grandes chaleurs : le courant du Labrador et l'effet de brise du fleuve Saint-Laurent.

Le courant du Labrador

Le courant du Labrador est un courant océanique froid en provenance de l'Arctique, qui circule dans le nord de l'océan Atlantique. Une des conséquences de sa présence est un refroidissement notable des côtes orientales par rapport à d'autres endroits à une latitude similaire, sur la rive opposée. Une différence de 7 à 10 °C peut même être observée.

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Il occupe une place importante dans le fleuve Saint-Laurent, coulant près de la Côte-Nord et influençant du même coup la météo dans cette région. Sept-Îles bénéficie d'ailleurs d'un climat tempéré froid, selon la classification de Köppen.

De plus, cette eau, moins salée, gèle plus facilement. C'est pour cette raison que les berges influencées par le courant du Labrador gèleront plus facilement et plus rapidement.

Le fleuve vient « briser » la chaleur

L'autre élément, l'effet de brise, vient également jouer un rôle de premier plan dans le climat global de Sept-Îles. La brise thermique est le résultat de la différence de température entre la terre (qui emmagasine la chaleur des rayons du soleil) et la mer.

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Les vagues de chaleur dépendent généralement des vents du sud, qui transportent avec eux la tiédeur en provenance du sud des États-Unis. Toutefois, pour atteindre les rives de Sept-îles, ces mêmes vents doivent traverser le fleuve Saint-Laurent, qui est beaucoup plus frais.

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La chaleur se dissipe donc généralement en chemin, n'atteignant que rarement cette ville. Pour que cette dernière puisse bénéficier de températures plus élevées, les vents doivent provenir du nord ou de l'ouest - soit de l'intérieur des terres, où la chaleur a la possibilité de se construire davantage.

Le 18 juin 2020 en est un bon exemple. Sept-Îles vivait une journée tout à fait normale, avec un mercure plus frais que le reste du Québec méridional. Un facteur atmosphérique a cependant brassé les cartes : un système dépressionnaire (qui tourne dans le sens antihoraire) était positionné au nord de la ville et a permis à des vents du nord-ouest de gagner en intensité. Comme ces vents originaires des terres étaient chauds, la tiédeur a pu rapidement gagner la ville, faisant grimper le mercure à une vitesse vertigineuse. Résultat : en moins d'une heure, les températures ont augmenté au point où un record de chaleur absolu de 36,6 °C a été observé.

C'est d'ailleurs ce qui explique que des villes comme Gaspé ou Rimouski, par exemple, peuvent obtenir une chaleur plus marquée que la rive opposée du fleuve. La tiédeur des vents du sud a l'opportunité de se rendre plus directement dans ces secteurs, sans devoir traverser le fleuve Saint-Laurent.


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