De la bruine verglaçante à -25 °C, c'est possible !
Le 16 août 2016, un événement rare s’est produit en Antarctique : la bruine verglaçante est tombée pendant 7,5 heures, sous un mercure de -25 °C. Comment est-ce possible ?
Chaque année, environ 114 mm de précipitations tombent en Antarctique. Avec des températures annuelles moyennes de -17 °C, il n'est pas surprenant que la très grande majorité de ces chutes soit sous forme de neige.
Cependant, la base McMurdo enregistre tout de même des précipitations liquides. Normalement, l'événement est très bref. Après avoir analysé des données satellitaires, les scientifiques de la base de l'Antarctique ont conclu que pour la première fois depuis la compilation des données météo, un épisode de bruine verglaçante, qui a duré près de huit heures consécutives, est survenu. C'est ce que dévoile leurs recherches publiées dans le Journal of Geophysical Research: Atmospheres. À ce moment, les températures étaient dans les normales saisonnières. En effet, le mercure affichait -25 °C alors que la moyenne est d'environ -26 °C. Eh oui, des précipitations liquides dans un temps aussi glacial, c'est possible !
Comprendre la bruine verglaçante
La bruine verglaçante survient lorsque les précipitations tombent des nuages en basse altitude, ceux qu'on appelle les stratus. Dans cette situation, les mouvements verticaux de l'air sont limités et donc, la croissance des gouttes de pluie l'est tout autant. C'est en entrant en contact avec le sol que l'eau gèle et devient glace. Cependant, comment se fait-il qu'en tombant à -25 °C, la bruine ne gèle pas ?
Le cas de l'Antarctique
C'est là où l'Antarctique se démarque, en raison de la qualité de son air. En effet, comme le continent est presque inhabité, la pollution qu'on y retrouve est faible. On parle donc d'un air plus propre contenant très peu de polluants, comparativement aux grandes villes. C'est cet aspect qui explique l'épisode de bruine verglaçante observé au pôle Sud.
S'il fait -25 °C à Montréal par exemple, les gouttes d'eau vont rencontrer des polluants pendant leur chute. À leur contact, ces particules vont geler pour devenir de la neige. Comme ces polluants sont rares dans l'atmosphère de l'Antarctique, les précipitations peuvent rester sous forme liquide tout au long de leur chute, jusqu'à geler une fois au sol. C'est ce qu'on appelle « l'eau surfondue ». Cela dit, avec des températures de -40 °C et moins, l'eau resterait solide, sous forme de cristaux de glace.
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