De nouveaux records de chaleur dans l’Arctique canadien

Rien ne va plus en Arctique. Les records de chaleur tombent aux stations les plus nordiques de la région. Explications.


Au cours du week-end dernier, deux nouveaux records de chaleur ont été battus dans l’Arctique canadien au Nunavut. La station Eureka, la deuxième plus nordique au Canada, a enregistré un maximum de 21,4 °C samedi 27 juin. Il s’agit d’un nouveau record absolu tous mois confondus. L’ancien record était de 20,9 °C, atteint le 14 juillet 2009. À ce temps-ci de l’année, la normale des maximums se situe autour des 8 °C. Le lendemain de ce nouveau record, le mercure a encore grimpé jusqu’à 20,3 °C.

records chaleur juin arctique

Cette masse d’air chaud a aussi atteint Alert, la station canadienne la plus nordique, permettant un nouveau record : celui de la température la plus chaude pour un mois de juin avec 18,8 °C le 28 juin pulvérisant ainsi l’ancien record mensuel de 2000 de 18,2 °C.

record cercle arctique

On rappelle que la station a enregistré l’année dernière sa température la plus chaude de l’histoire alors que le thermomètre avait grimpé jusqu’à 21 °C, le 14 juillet. Au moment d’écrire ces lignes, le mercure a déjà dépassé les 16 °C, une nouvelle journée historique très chaude pourrait s’inscrire dans le livre des records.

Étendue de glace critique

D’après les données de la NASA, compilées par le scientifique Zack Labe, ces deux derniers mois ont été les plus chauds de l’histoire dans l’Arctique.

Malgré ces nouveaux records dans l’Arctique canadien, l’anomalie la plus inquiétante se situe du côté de la Sibérie.

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Les températures se retrouvent jusqu’à 10 °C au-dessus des normales localement depuis le début de l’année. De telles mesures n’avaient jamais été enregistrées depuis le début de la collecte des données météorologiques. Un nouveau record mondial dans le cercle arctique a été récemment enregistré avec une incroyable marque de 38 °C enregistrée à Verkhoyansk. La ville a connu onze jours avec des températures au-dessus de 30 °C, tous les détails ici.

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Il n’est donc pas étonnant que l’étendue de glace en Arctique connaisse une de ses pires mesures en cette fin juin. En effet, les mesures satellites sont côte à côte avec l’année record qui est 2012.

Depuis le mois de mars, la fonte de la glace a connu une forte accélération, un déjà vu avec 2019. Cette année-là, le déficit de glace le plus important était du côté de l’Alaska, en ce moment le plus grand déficit est du côté de la Sibérie.

En date du 29 juin, la superficie de la glace est de 1,280 million de km2 sous la normale soit dans le top 10 des plus basses.

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Source: nsidc

D’après les dernières données d’Environnement Canada, la glace au nord du Québec connaît aussi un important déficit ici représenté en rouge.

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Source : Environnement Canada


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