Des feux sans précédent en Arctique. Voyez les impacts.
L’Arctique connaît actuellement des feux de forêt sans précédent. Grâce à l’imagerie satellite, on a repéré des centaines d’incendies en activité dans le cercle arctique depuis le mois de juin. Des millions de tonnes de dioxyde de carbone sont donc relâchés dans l’atmosphère, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la santé de la planète, mais aussi celle de l’humain.
Un des services du programme européen Copernicus, qui fournit des données et des informations sur la composition de l’atmosphère, a répertorié plus de 100 feux intenses dans le cercle arctique. Certains font rage depuis plusieurs jours, voire quelques semaines.
En juin seulement, ces feux ont émis plus de 50 mégatonnes de CO2, soit l’équivalent du volume total produit par la Suède annuellement ! C'est la première fois qu'un tel volume est observé dans ces régions depuis 2003 (début des relevés). Au Québec, l’émission de gaz à effet de serre s’élève à près de 80 mégatonnes par année.
Les feux de forêt sont communs dans l’hémisphère Nord, entre mai et octobre, mais il est plutôt rare que des feux durent sur une aussi longue période dans cette partie du globe. Les satellites ont révélé des feux au Groenland, en Sibérie, en Alaska et au Canada.
Les feux les plus sévères ont touché l’Alaska et la Sibérie. Depuis le début de l’année en Alaska, les flammes ont dévasté près de 800 000 hectares, soit plus que la normale pour une année complète.
Des avis concernant une mauvaise qualité de l’air ont été émis pendant plusieurs jours. Même si ces feux n’ont pas tous touché des régions habitées, les vents ont permis à la fumée de se déplacer jusqu’au Québec, représentant un danger pour la santé.
Conditions météo exceptionnelles
Cette situation exceptionnelle dans le cercle arctique s’explique par des conditions de sécheresse et des températures exceptionnellement élevées. La Terre vient de connaître son mois de juin le plus chaud depuis 1880 …
Plusieurs municipalités en Alaska et la ville la plus au nord du monde (Alert, au Nunavut) ont enregistré un record absolu de chaleur, la fonte des glaces au Groenland a commencé un mois plus tôt que la normale avec des pics records... La température moyenne en Sibérie, où les feux faisaient rage, était de plus de dix degrés au-dessus des normales.
Réchauffement à vitesse grand V
D’après l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), la partie nordique de la planète est celle qui se réchauffe le plus vite. Résultat : les forêts boréales sont de plus en plus susceptibles de brûler. La fréquence des feux pourrait augmenter considérablement au cours des prochaines années, ce qui entraînerait des conséquences écologiques et socio-économiques importantes.
Source : NASA
De plus, ces feux libèrent plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuant au réchauffement de la planète. En 2014, 2,8 millions d’hectares ont brûlé au Canada, principalement dans les Territoires du Nord-Ouest, et ont relâché dans l’atmosphère l’équivalent de la moitié de CO2 que tous les végétaux au Canada absorbent au cours d’une année.