D'un extrême à l'autre en mai : spectaculaire, mais pas anormal
En mai, on observe fréquemment un passage assez abrupt d’un extrême à l’autre. Si le phénomène peut sembler spectaculaire, il n’est pas anormal. Analyse.
Printemps timide, mai aux antipodes
En mars, plusieurs journées ont été marquées par de fortes anomalies chaudes. À plusieurs reprises, on a atteint les 10 °C, une température relativement douce pour cette période de l’année. En avril, le mercure est demeuré conservateur : on ne s’est pas vraiment éloigné des normales et la chaleur a été timide. En mai, on s’attend toutefois à un mois rimant avec fluctuations importantes.
L’été, le temps d’un instant
La chaleur a tendance à se manifester assez rapidement en mai. Si les températures estivales sont accueillies à bras ouverts, elles sont généralement éphémères, même si on approche ou on atteint les 30 °C. Ces poussées de chaleur varient également grandement d’une année à l’autre : elles peuvent être très intenses ou encore avoir un développement plus graduel. « La chaleur se bâtit au sud des États-Unis et selon le patron atmosphérique, celle-ci peut se frayer un chemin vers le Québec. Il y a plus d’énergie sur l’hémisphère nord en raison du rayonnement solaire qui augmente considérablement. Ces phénomènes permettent un apport de chaleur plus marqué », explique Kevin Cloutier, météorologue.
D’un autre côté, le froid a encore une porte d’entrée au cours du mois en raison du vortex polaire. Puisqu’il ne reste pas bien loin du Québec, il peut alimenter la province en air frais. « Sa présence peut faire chuter les températures sous les normales de saison et brusquement mettre fin à la chaleur », ajoute le météorologue.
Mai 2020, un mois extrême
Un bon exemple d’un mois qui est passé d’un extrême à l’autre est mai 2020. La première moitié a été marquée par des températures particulièrement froides, soit plus de 4 °C sous les normales saisonnières. À l'inverse, la seconde portion a été nettement plus chaude, avec une anomalie de 3,5 °C au-dessus des moyennes. La fin du mois a été la cerise sur le gâteau : un record de chaleur mensuel a été enregistré à Montréal grâce à cette chaleur exceptionnelle. Un scénario similaire, quoique moins prononcé, a également été constaté en 2021.
Voici quelques impressionnants records de mai :
Recevoir près de 30 cm en mai, c’est possible ! C’est de cette façon que le mois a commencé en 1974, à Sept-Îles, avec une bordée de 29,2 cm ;
Le vent décoiffe avec des rafales de 135 km/h enregistrées à Gatineau, le 11 mai 1959. Les villes de Montréal, Québec, Rimouski, Saguenay et Sept-Îles ont également des records de plus de 100 km/h.
Le 27 mai 2020, Montréal a eu droit à 36,6 °C. Il s'agit de la température la plus chaude enregistrée en mai pour la région.