Un changement majeur annonce la chute d’El Niño

El Niño prépare sa sortie. L’arrivée de la Niña pourrait bouleverser l’été. Explications.


El Niño n'aime pas la neige

El Niño domine avec ses eaux plus chaudes que la normale dans l’est de l’océan Pacifique depuis quelques mois. Ce phénomène a eu des effets majeurs sur les modèles météo à travers la planète. On a eu d’ailleurs jusqu’ici un hiver plus doux que la normale, particulièrement dans le centre du Canada, mais aussi sur la Belle Province. Mais il est rare qu'un El Niño très fort s’impose plus qu’une année. Les jours d'El Niño sont peut-être comptés. Les météorologues voient un important changement se pointer à l’horizon.

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Un changement se prépare

Les eaux du Pacifique pourraient en effet revenir à une température moyenne, signalant ainsi le déclin d'El Niño vers une tendance neutre. La baisse des températures de l’eau dans cette zone pourrait même garder son élan et basculer vers une moyenne sous la normale, donc vers une tendance la Niña. Lorsque la température de l’eau est plus chaude que la normale de saison de moins de 0,5° durant six mois, on peut officiellement qualifier la situation d’El Niño. De façon réciproque, l’eau doit être plus froide d’au moins 0,5° durant six mois pour parler de la Niña.

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Mauvaise nouvelle pour certains

Alors qu’une baisse de la température des eaux n’est pas une mauvaise nouvelle globalement, c’en est une pour les Caraïbes, les Antilles et la côte est des États-Unis. La Niña crée habituellement plus d’activité dans le bassin de l’Atlantique, donc plus de risques d’ouragans. Cette activité pourrait déborder jusqu’au Québec, avec plus de risques d’orages que la moyenne.

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L'ennemie du cisaillement

En effet, un des effets de la Niña est de minimiser les effets du cisaillement vertical des vents. Le cisaillement vertical des vents est la différence de la direction ou de la force des vents au même endroit, mais à des altitudes différentes. À un endroit donné, les vents soufflent dans une direction à une certaine altitude tandis que plus proche du sol, ils se dirigent vers une autre direction. Ces cisaillements verticaux sont les ennemis des cyclones et ouragans. Pour qu'un ouragan soit stable, il faut que l'air chaud et humide puisse remonter vers le sommet. Lorsque les vents cisaillent, l'œil de l’ouragan se désorganise, ce qui l'affaiblit.

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Avec la collaboration de Nicolas Lessard, météorologue

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