Est-ce que les tornades sont réellement plus nombreuses au Québec?
Chaque été, le Québec constate un nombre variable de tornades issues de cellules orageuses violentes. Observe-t-on réellement davantage de tornades qu'avant? Explications.
Note : Quelques divergences ont été notées quant aux données concernant la période 2018-2021. Les informations provenant du Northern Tornadoes Project ont été privilégiées.
La province a connu ses dernières tornades le 23 juillet. En effet, on en a confirmé trois à Saint-Adolphe-d’Howard, dans les Laurentides. Cela peut donc nous amener à un questionnement : y a-t-il une croissance de ce phénomène violent? « Depuis 2000, on ne note pas une tendance significative à l’augmentation du nombre de tornades par année. C’est plutôt un changement dans les phénomènes qui influencent la formation des tornades », explique Stéphanie Bergeron, météorologue. C’est le cas, entre autres, des contrastes de température qui surviennent avant et après une canicule, qui elles devraient être plus fréquentes et plus intenses dans le futur.
Chaleur importante, mais…
Les tornades deviennent probables à l’arrivée ainsi qu’à la fin des vagues de chaleur. Prenons l’exemple de l’été 2020, qui a été le cinquième plus chaud dans la métropole :
(Source : Réjean Ouimet)
« La chaleur est un ingrédient clé de la formation des tornades, mais un contraste de température demeure nécessaire », explique Réjean Ouimet, expert météo. D'après les données compilées par M. Ouimet, on en constate normalement 6,4 par an selon la moyenne de 2000 à 2021. Depuis que le Northern Tornadoes Project (NTP) évalue les dommages après de possibles tornades, cette moyenne est plutôt de 12,2 entre 2017 et 2021. « On observe beaucoup de fluctuations d’une année à l’autre, et la corrélation entre été chaud et froid n’est pas évidente », ajoute-t-il. Un été chaud n’est donc pas automatiquement synonyme d’actif, puisqu’il ne faut pas négliger l’importance du cisaillement du vent en altitude.
Avancées technologiques
Dans les dernières années, la technologie quant à la détection des tornades a énormément évolué. Depuis 2018, Environnement Canada s’est doté d’un réseau de microsatellites qui génèrent des images précises. On utilise aussi un nouveau moyen de détection. Celui-ci fait appel à des images satellitaires et a été amélioré par l’Université Western Ontario, institution également derrière le NTP. Malgré tout, certaines tornades passent inaperçues, puisque la seule façon de les confirmer hors de tout doute est de se rendre sur place. Dans les milieux inhabités, les rapports de dommages sont souvent impossibles à obtenir.
Donc, le Québec observe-t-il davantage de tornades qu’auparavant? Il est difficile d’arriver à des conclusions. Plus de recherches doivent être faites sur le sujet.