D’ouragan de catégorie 1 à 5 en seulement 24 h : un phénomène exceptionnel
Les ouragans sont des systèmes complexes qui peuvent évoluer très rapidement sous certaines conditions. Explication.
Lee, ouragan le plus puissant de l’année
Mercredi tard en soirée, une tempête tropicale qui évoluait dans l’océan Atlantique devient un ouragan de catégorie 1. Vingt-quatre heures plus tard, celle que l’on appelle Lee s’élève à la catégorie 5, et devient d’un même coup l’ouragan le plus puissant de l’année.
En l’espace d’une journée, des vents de 130 km/h ont atteint les 260 km/h. La vitesse avec laquelle ce système tropical s’est développé est remarquable : on parle ici d’une intensification rapide.
Bon à savoir : Selon la NOAA, une intensification rapide désigne une augmentation des vents soutenus de 55 km/h ou plus en 24 heures.
Qu’est-ce qui permet à un ouragan de s’intensifier en seulement quelques heures?
Il faut savoir une chose : les systèmes tropicaux, bien qu’impressionnants et complexes, sont aussi très fragiles. Chaque ouragan naît à partir d’une petite tempête et a besoin de conditions bien précises afin de mener son développement à terme. Ils se nourrissent principalement de chaleur, d’humidité et d’instabilité. Si en plus, il y a peu de cisaillement des vents en altitude, de l’humidité et des températures de surfaces élevées, alors les ingrédients sont réunis. Un ouragan pourrait s’intensifier rapidement et persister plusieurs jours.
Un phénomène qui pourrait devenir de moins en moins rare
Depuis le début de la saison estivale, les eaux de surface de la plupart des océans du monde atteignent des températures records. Le secteur de l’Atlantique au-dessus duquel Lee s’est formé est d’ailleurs anormalement chaud : on y enregistre 30 degrés en surface.
Bien que le plus puissant, Lee n’est pas le seul ouragan à s’être développé aussi vite. Cette année seulement, Jova et Idalia, deux ouragans des bassins pacifique et atlantique respectivement, ont également connu une intensification rapide. À ce rythme, ce scénario pourrait devenir de plus en plus récurrent.
Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.
