Faire de la météo, pour vous, et loin de la COVID-19
Ce lundi était la Journée mondiale de la météorologie, en commémoration de la création, le 23 mars 1950, de l’Organisation mondiale de la météorologie. Cette année, pour limiter les risques de transmission de la COVID-19, la majorité des employés de MétéoMédia font du télétravail. Notre priorité est d'assurer la sécurité de nos employés et de continuer de transmettre notre passion pour la météo aux Québécois.
Il y a 70 ans, l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) était créée et, par là même, une Convention permettant l’uniformisation de l’enregistrement des données météorologiques. Autrement dit, depuis le 23 mars 1950, toutes les stations météorologiques du monde relèvent les données de la même manière.
Si l’on prend l’exemple de la température, celle-ci doit être prise en degré Celsius, entre 1,5 mètre et 2 mètres du sol, et dans un abri. De cette manière, la donnée enregistrée ne pourra être faussée, ni par les rayonnements du soleil ni par la diffusivité thermique du sol (sa capacité à transmettre la chaleur). Ce protocole est utilisé par l’ensemble des stations météorologiques du monde : du Pérou à la Russie, en passant par l’Australie et (évidemment) le Québec.
Sans une Convention mondiale, il n’y aurait aucun moyen d’étude et d’analyse du climat, puisque les échantillons ne pourraient être comparés. L’OMM a donc, il y a 70 ans, révolutionné la science du climat : « son bénéfice est aujourd’hui primordial, puisque c’est grâce à l’Organisation qu’il est possible de récolter les preuves des changements climatiques », explique Patrick de Bellefeuille.
La météo célébrée par MétéoMédia... en télétravail.
Compte tenu de la situation actuelle, la majorité des employés de MétéoMédia travaillent de chez eux. Seuls les météorologues et les experts continuent de se rendre au bureau, tout en respectant un protocole d’hygiène et de sécurité leur permettant de continuer à utiliser les outils nécessaires à l’analyse des modèles météorologiques. Cela leur permet, coûte que coûte, de pouvoir transmettre leur savoir au public québécois.
Notre équipe, qui fait de la distanciation sociale
André Monette, chef du service de météorologie à MétéoMédia, réfléchit à l’avenir : que se passerait-il si l’épidémie de COVID-19 venait à s’envenimer au Québec ? « Nous réfléchissons, à une semaine ou deux d’avance, afin de permettre aux météorologues, eux aussi, de travailler de chez eux ». Pour son équipe et lui, l’idéal serait de continuer à travailler dans les conditions actuelles qui, malgré de nombreux espaces de travail vides, leur permettent d’avoir facilement accès à tous les outils nécessaires. « La technologie actuelle permet aux personnes absentes de l’édifice de rentrer en contact avec les experts... Comme si de rien n'était ! », se réjouit le gestionnaire.
Pour Patrick de Bellefeuille, spécialiste des changements climatiques et créateur de contenu à MétéoMédia, la distanciation sociale et le télétravail de ses collègues ne l'empêchent pas de parler de météo au quotidien puisque « la météo ne connaît pas de frontière, ni technologique ni géopolitique ». Selon lui, malgré les circonstances, la météo continue d’être un sujet de discussion qui captive les foules : « est-ce qu’il fera beau aujourd’hui ? » ; « quand est-ce que ça va se réchauffer ? ». Pour notre expert, c’est encore l’objectif de répondre à ces questions qui l’anime.
Il explique que ce qui le passionne par-dessus tout, c’est l’épaisseur de l’atmosphère qui, réduite à l’échelle d’un globe terrestre « posé sur le bureau de son professeur d’école », ne serait représentée « que par le vernis qui le recouvre ». Notre expert ajoute qu’il est à la fois effaré et époustouflé « qu’une épaisseur si fine puisse provoquer autant de dégâts : des ouragans, des tornades, des pluies diluviennes, etc. »
Pour l'expert-météorologue et présentateur à MétéoMédia, Réjean Ouimet, la situation actuelle a quelque chose d'un peu familier. « Quand j'ai commencé en météo en 1975, j'ai travaillé comme observateur pendant un an dans l'Arctique canadien. J'étais tout seul dans mon petit environnement de travail. Je renoue avec ça, si on veut. Pour moi, la météo est un plaisir solitaire. »
Il spécifie cependant que la situation actuelle demeure délicate, puisque le travail d'équipe et la collaboration sont essentiels dans le domaine des communications. « La créativité est plus difficile à stimuler lorsque l'on est seul. C'est un défi pour nous, en ce moment ».