Fiona : le corps d'une femme disparue à Port-aux-Basques a été retrouvé
L'ouragan a frappé de plein fouet une partie du Québec et des Maritimes. Deux personnes sont décédées à la suite du passage de Fiona.
Vingt-quatre heures après le passage de Fiona sur les provinces maritimes, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, l'état des lieux est sans équivoque : les dégâts sont colossaux. Dimanche matin, la quasi-totalité de l'Île-du-Prince-Édouard et près de la moitié des résidents de la Nouvelle-Écosse étaient toujours sans électricité.
Aux Îles-de-la-Madeleine, alors que la tempête a forcé l'évacuation de 22 personnes, la route 199 demeurait fermée, même si les vagues ne la prenaient plus d'assaut. À Port aux Basques, à Terre-Neuve, la GRC a malheureusement découvert le corps sans vie d'une femme de 73 ans. Disparue samedi matin après que Fiaon a endommagé sa maison, elle a finalement été retrouvée peu avant 16 h ce dimanche.
https://twitter.com/RCMPNL/status/1574137582878965760?s=20&t=edFsvCDaD07OKYqT6zwKWg
Une deuxième personne est décédée sur l'Île-du-Prince-Édouard lors du passage de la tempête Fiona. Ce décès serait lié à la mauvaise utilisation d’une génératrice, selon l’Organisation des mesures d’urgence (OMU).
La saison des ouragans du bassin atlantique avait pourtant été plutôt calme, jusqu'à maintenant. On n'avait encorre connu aucun ouragan majeur. Mais le 20 septembre dernier, tout cela a changé.
Le sixième système à prendre forme dans l’océan Atlantique, nommé Fiona, a d’abord martelé les Caraïbes. Porto Rico et la Guadeloupe en ont d’ailleurs fait les frais, recevant respectivement plus de 750 mm et 500 mm de pluie. Tout Porto Rico a également été plongé dans le noir.
En route vers l’est du Québec
Le système a emprunté un trajet vers le nord-est, évitant tous les autres États américains habituellement dans la tourmente. Se faisant, Fiona s’est renforcée et est devenue un ouragan de catégorie 4. Elle s’est ensuite rétrogradée en tempête post-tropicale, gardant toutefois l’intensité d’un ouragan de catégorie 1. C’est d’ailleurs à ce moment qu’elle a frappé la Nouvelle-Écosse, vers 3 h samedi matin, heure locale.
Un record national battu
Au passage de Fiona, la communauté de Hart Island, en Nouvelle-Écosse, a rapporté une pression atmosphérique de 932,6 Mb au niveau de la mer. Il s’agirait de la plus basse de l'histoire à l'échelle du Canada. Ce record historique demeure provisoire, et risque d'être confirmé prochainement à la suite d'une analyse plus approfondie.
Des vents destructeurs
Les rafales qui se sont abattues sur l’est du Québec et les Maritimes ont semé la destruction sur leur passage. Réseau électrique, arbres, toitures et même habitations entières ont été détruits. On a enregistré la plus forte rafale à Arisaig, en Nouvelle-Écosse, avec une vitesse de 179 km/h. Non loin de là, la communauté de Grand Étang a eu droit à des vents de 167 km/h.
Au Québec, les rafales ont aussi égalisé un record absolu aux Îles-de-la-Madeleine, en atteignant la marque des 132 km/h. À Channel-Port aux Basques, c’est plutôt un record mensuel que des vents de 134 km/h ont pulvérisé.
Une pluie torrentielle
Si les quantités de précipitations comptabilisées sont moindres que celles de Porto Rico, il n’empêche que Fiona a bien arrosé l’est du Québec et les Maritimes. En moins de 24 heures, les Îles-de-la-Madeleine ont reçu 92 mm. Mais, à Port Hawkesbury et sur l’île de Sable, on a enregistré respectivement 151 mm et 152 mm de pluie pour la même période. L'onde de tempête associée au puissant système a également fait monter les niveaux d'eau, causant de la dévastation pour plusieurs communautés côtières.
Au cours des prochains jours, peut-être même semaines, s’ajouteront d’autres statistiques à cet événement : les dégâts matériels. Déjà, plusieurs observateurs estiment que Fiona avait le potentiel de devenir la catastrophe la plus coûteuse de l’histoire pour les provinces de l’Atlantique. Avec les images des destructions diffusées, on peut craindre le pire.
Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue