Grande chaleur, grande déception
Bien beau le temps doux d'automne, mais nous savons qu'il ne durera pas éternellement. La suite risque d'être surprenante. Analyse.
Cassure de novembre
Le Québec connaît un automne remarquable jusqu'à présent. Des poussées de douceur exceptionnelles se suivent depuis quelques semaines. D'ici peu de temps, un changement de paradigme va s'opérer et le passage de l'été à l'hiver surviendra de façon plus ou moins brusque. Des chutes vertigineuses du mercure, la province en a connu plus d'une fois.
« L’automne peut nous surprendre de façon brutale, explique Réjean Ouimet, météorologue. On a vu des automnes marqués par la douceur avec des poussées de chaleur à répétition parfois même assez tardivement jusqu’en novembre. Ce qui n’a pas empêché des plongeons assez spectaculaires qui vont nous faire passer d’un automne qui se traine les pieds à l’hiver en avance sur son temps. Le mois de novembre est le champion de ces revirements de situation. »
Semaine décisive
Des cassures spectaculaires ont marqué deux automnes récents : 2017 et 2019. Lors de la deuxième semaine de novembre, un changement de régime brutal s'est opéré dans les deux cas. Cette période du mois s'avère souvent décisive. Lorsqu'octobre est doux, la chute du mercure peut être vertigineuse.
« On a connu de grands contrastes qui ont accentué la bascule vers la fin de l’automne, poursuit Réjean Ouimet. Du mois d’octobre douillet, on est passé à un mois de novembre froid en accéléré. En 2019, l’écart entre le mois d’octobre et le mois de novembre fut de 11 °C. En 2017, le mois d’octobre fut le plus chaud à ce jour. Un décalage de 11,7 degrés a eu lieu par la suite en novembre. »
Neige surprise
En moyenne, Montréal reçoit une quinzaine de centimètres de neige en novembre. Si le mercure bascule de façon brutale, les chances de voir des précipitations solides augmentent. De fait, lors de ces automnes, le changement de paradigme a été complet dans la majorité des cas. En novembre, la métropole a récolté des accumulations supérieures à la normale.
« Des quatre cas étudiés, un seul mois de novembre fut moins neigeux que la moyenne, soit en 2017, affirme Réjean Ouimet. Dans tous les autres cas, on a eu de deux à trois fois plus de neige au cours de ce mois. On parle d’un départ canon des conditions hivernales. »